Aubervilliers

J'aurais voulu marcher jusqu'à Aubervilliers
En suivant le canal où s'ébattent les truites,
Pour rejoindre une femme, un jour de février,
Toute idée de morale étant en moi détruite.

Elle m'attendrait là, debout sur son palier ;
Au soleil de midi vous prendriez la fuite,
Démons de la tristesse, et vous vous en iriez
Chez d'autres gens semer des délires sans suite.

Abrités par un seul trop grand peignoir de bain,
Nous ne ferions qu'un corps, union sans lendemain,
Des moineaux se battraient auprès de la fenêtre.

Corps souples d'animaux, corps nobles des humains,
Tendre douceur du ventre et fermeté des mains,
Dans l'action n'ayant ni un "mais" ni un "peut-être".

Aubervilliers,
lande désertée d'André Laude

"Chez d'autres gens semer des délires sans suite."
Je trouve que cette phrase casse le rythme de ton poème, c'est dommage parce que j'aime beaucoup la mélodie général, surtout celle de la première strophe.

Encore une fois séduit par le fond et la forme.

Nilo, porte de Clichy.

Merci pour cet encouragement !

Un fort beau poème du mois de juin. Un anniversaire ?

Plutôt le souvenir d'un jour d'hiver :

http://tinyurl.com/cd2aq69

avec une large part d'imaginaire.