Bribes détachées du chevalier des moulins.

Ne croyez pas, oiseaux volages, qu’il faille folie au vent jeter pour devenir homme de paille et de son.
Je connais par delà les moulins, un vieux debout sur des cendres. Il ne lui manque que la matière à traverser pour devenir lumière.
Je sais que les incrédules, cloués sur la croix de la certitude, ricanent dans mon dos atrophié :
- Ah, quelle baliverbe !
- Ah, quelle idiotie permanente !
- Ah, que ne nous chauffes-tu un bon verre de vin au lieu de nous empoisser dans tes racontars édentés.
Je me retire alors dans l’ombre, en compagnie de mon singe souriant. Ouvre la croisée des possibles et nous fixons béants les étapes du voyage.
Je prendrai sous le vent.
Tu suivras au gré des ailes immobiles l’immense incertitude déployée.
Nous retrouverons-nous jamais ami des silences ?
Je n’attends aucune réponse dans le demi-coin où tu songes, la tête dodelinante.
Nous retrouverons-nous jamais gravés sans mémoire ?
Ne croyez pas, oiseaux désenchantés, qu’il faille seulement regarder le vieil homme pris en plein rêve pour devenir la chair de cette espérance.
J’en connais qui ne reviennent pas serrer la main de qui les transporta hors de leur corset, et d’autres qui l’enserrent de tout leur abandon.

))allons-y donc((
Nouveau chapitre : "Les Terriens Bactériens"

C'était l'été ; bien installé semblait-il après un hiver rude et interminable comme on n'en avait pas connu au pays depuis belle lurette.
Les pies-grièches étaient de retour.
Le moulin était ruine depuis longtemps, toujours semblait-il. La colline qui lui servait de base, petite mais haute, était restée vierge de toute construction. Depuis peu, la polémique enflait au village : pourquoi ? Un maire "déplacé", mais bien enraciné dans "ses" terres d'adoption y avait lancé un projet de construction, et pas n'importe quelle construction s'il vous plait ! Un lotissement en carton patte pour touristes et retraités.
Il n'y avait pas, sur cette butte, le moindre risque d'inondation ni d'éboulement douteux ; une poignée de gens dont notre vieil homme édenté à la coiffe rare et hirsute blanche comme neige se préparaient à défendre ce terrain vert, en faisant une ronde autour du moulin éventré. Et si ça ne suffisait pas, ils iraient encercler de la même façon le seul cyprès sans âge à deux pas de la porte, ou du moins de ce qu'il en restait, après le passage du feu de l'automne dernier.

Le berger, qui y promenait ses moutons en nombre conséquent, se joindrait naturellement au groupe des réfractaires.
Il ne changerait rien à ses habitudes puisqu'il était là sur Ses terres. A lui seul, il ferait plus de "mal" que n'importe quelle association de défense de l'environnement !
C'était devenu un signe de contestation évident et une source non moins évidente d'empoisonnement pour le maire et sa clique festonnée bleu blanc rouge.

Les bonnes âmes avaient décidé qu'ils occuperaient l'endroit nuit et jour dans des costumes médiévaux confectionnés durant l'hiver. Et comme parmi eux se trouvait le maitre tailleur des Fêtes Médiévales voulues par le maire, cela n'avait à vrai dire posé aucun problème. Ça promettait d'être joyeux et soigné, jalousement grotesque et stylé ! Original voyez-vous ça ?

Ils festoieraient autour de grands feux.
Les rondins de bois secs et à demi consumés,
vestiges de l'incendie de l'an passé
que les autorités n'avaient bien évidemment jamais fait enlever
leur fourniraient la matière combustible idéale !


Ils avaient même prévu d'en allumer un au cœur de la ruine du moulin...
Une grande cheminée symbolisant leur chemin de croix
Ils signaleraient ainsi leur présence à mille lieues à la ronde
Ils entonneraient des chants bachiques
Ils consommeraient le mouton du berger
Dans un esprit bon enfant mais très sérieux
En se gardant bien de tomber dans le genre grivois

Il ne faisait aucun doute pour eux
Qu'ils œuvraient pour une bonne cause
Et qu'ils inspireraient là
Une belle et mémorable induction baconienne

Les Terriens Bactériens
Serait leur titre de gloire

*

))fin de chap((
*apportons de l'eau à ce moulin qui a perdu ses ailes depuis des lustres))

Pourquoi pas dirait l'épouvantail à malice ?

Oui Ratoune. Et qu'attends-tu de ce passage à l'atelier.
Encore une fois je le trouve très bien (*) comme il est ce texte.
En plus on t'y retrouve bien, on te reconnait.

Nilo, peau de chamois.

(*) à ceci près :
- Ah, que NE nous chauffes-tu un bon verre de vin au lieu de nous empoisser dans tes racontars édentés.

Merci Nilo pour le " ne " je dépose ce type de textes dans un coin, en attendant qu'ils murissent. Sans doute parce qu'ils sont encore trop fruits de l'émotion.

et oui ca fait quoi ici ça Ratoune? m'enfin !

J'adore ton sens de la formule.

'Ne croyez pas, oiseaux volages, qu’il faille folie au vent jeter pour devenir homme de paille et de son.'

et du coup Dam, on peux pas te commenter, t'aurais du le mettre a prt!

Peut-être, peut-être...
Il va sans dire que j'ai trouvé le texte de Ratoune extra, elle le sait, et il m'a inspiré là. Je n'aurais pas pu le mettre ailleurs, donc, c'eut été un vol.
La seule alternative que j'avais était de m'abstenir de poster, et je ne le regrette pas.

Ratoune, peut-être es-tu surprise par l'audace de ma contribution, celle d'avoir sollicité une "suite" ; il n'était absolument pas dans mon intention de te contrarier, tu peux en être certaine.

Peut-être n'aurais-je pas dû prendre cette liberté-là, je ne sais pas.

J'ai lu ton commentaire et je comprends maintenant que mon texte n'a sans doute rien à faire ici, dans cette page. Je devine aussi que tu ne m'en tiendras pas rigueur.

Dam.

Bien au contraire Dam, je suis très contente qu'il t'ait inspiré, je ne me sens propriétaire de rien et les mots sont à tous les filets sans papillons.
Continuons, continuons ces routes de travers ensemble.
Tous.

Réponse en hâte pour te remercier Ratoune, avant de poursuivre donc, mais quoi ? A toi, à moi, à eux, à tous ceux qui...

Dam, page ouverte

Et alors, pas encore sorti de l'atelier ?
On se demande ce que fait le metteur au point.
Peut-être que ce coup dans le Mur à Dédé va permettre à quelques nouveaux apprentis de se coller au resserrage de boulons.

Nilo, mallette de secours.