Amnésique

-- Si j'allais devenir un vieillard amnésique,
Mes mains se souviendraient de certaines rondeurs ;
Puis j'entendrais parfois le tonnerre grondeur
Et je demanderais de qui est la musique.

Amis, ne prenez pas ce symptôme au tragique,
Même s'il dévastait ma vie en profondeur,
Si ma voix devenait celle d'un répondeur
N'ayant que rarement des accents poétiques.

-- Rimeur, comment sais-tu, vraiment, ce qu'il en est
De ce que pour fléau, partout, on reconnaît ?
De ce qui nous désole et qui nous désespère ?

Je n'ai pas là-dessus un regard médical ;
Ce que j'ai pu savoir, quant à moi, de ce mal,
C'est l'autre soir à table, en observant mon père.

Il faut du courage pour aborder directement ce sujet en poésie.
Je l'ai parfois glissé dans certains de mes poèmes - si légèrement.
L'oubli des choses a certainement ses raisons...je les connais pour ma mère ; c'est son histoire que je ne peux porter.

J'ai bien aimé lire ce poème, même si le fait de calquer les troubles d'un parent sur soi-même me dérange un peu. Parce que chaque être est unique et que, fort heureusement, nous ne sommes pas les clones de nos parents.

Un poème qui me questionne.

Dur. Et tendre pourtant ce regard et les mots qui le traduisent.

Nilo, j'me souviens plus très bien...

Io Kanaan a écrit:
Puis j'entendrais parfois le tonnerre grondeur
Et je demanderais de qui est la musique.

J'aime bien ce passage, je le trouve marrant.

Sinon, le texte dans sa globalité est très appréciable, excepté peut être la seconde ligne qui sonne un peu mal à mes oreilles.

Carmen P. a écrit:Il faut du courage pour aborder directement ce sujet en poésie.

Ah bon ? Dis plutôt qu'il TE faut du courage.