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Chroniques d'Antvarmont

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Message  Black-Hole Lun 5 Jan - 18:43

Préambule


J'ai démarré cette fiction il y a quatre ans. Elle est principalement constituée d'un futurisme léger saupoudré d'une pointe de fantasy expliqué scientifiquement.
Vu l'intervalle de temps, on pourra voir ma progression littéraire et constater une nette différence entre les premiers chapitres et ceux plus avancés, ces derniers étant plus consistants, mieux construits, plus descriptifs et aux dialogues plus élaborés.

En toute modestie je peux dire que c'est assez complexe dans le sens ou presque chaque chose abordée dans ces textes est détaillée, ou si ce n'est pas le cas je l'ai fait dans un "complément d'information" accompagnant un dessin. Le cas échéant, je l'ajouterai.
Par ailleurs, si certaines choses peuvent paraître illogiques ou incompréhensibles à première vue, il faudra patienter car chaque chose a sa place et ne laisse rien au hasard.

A l'heure actuelle, je dois avoir entre 80 et 90 chapitres qui sont de plus en plus long, donc celui que je vais poster en premier ne sera pas représentatif de la qualité et de la longueur globale.

Bref, ça va vous faire de quoi lire, j'espère que ça vous plaira, mon style est assez particulier.
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Message  Black-Hole Lun 5 Jan - 18:44

Chapitre 1

Nous le sommes 26 janvier 2091. Je suis au chantier de construction de Kirov, en Russie.
L'endroit est d'ordinaire presque vide, seuls l'ébauche de l'engin et les drones de constructions sont présents, accompagnés de quelques hommes pour s'assurer du bon déroulement et de la supervision. D'énormes camions sont postés aux abords de la zone de sécurité, contenant les matériaux nécesseaires tels que les câbles électriques, les plaques de blindage en polymères résistantes aux échauffements ou bien les vitres spécialement conçues pour tenir face au vide sidéral. L'assemblage d'un vaisseau de colonisation est enfin achevé, toutes les ressources et toutes les technologies ont été mises à contribution. Désormais, à la télévision, dans les journaux et autres, on ne parle plus que de ça, on interviewe les grands concepteurs du projet, et les chercheurs qui ont permis le développement des techniques nécessaires à son déplacement et aux systèmes qui assureront la survie des occupants.

Lorsque l'on compare cet endroit en temps normal et aujourd'hui, c'est le jour et la nuit. La corporation en charge du chantier a décidé, pour fêter cet évènement exceptionnel, d'ouvrir ses portes. Le résultat ne s'est pas fait attendre : dès que le cordon de sécurité qui borde le périmètre de construction a été levé, une horde de journalistes et même de civils s'est précipitée pour se faire une place aux premières loges ou bien pour publier en premier la une du siècle dans tous les journaux.
Les flash des appareils photographiquent crépitent tout autour et sur le visage d'une rangée d'hommes et de femmes, alignés devant le vaisseaux et habillés d'un costume sélectionné pour l'occasion. Ce sont les chercheurs, les ingénieurs et les hauts responsables de la société, le torse bombé, ils sont fiers de leur dernier bébé qui peut être considéré comme un monument dédié à l'aérospatiale.

La foule est en pleine euphorie, la pression est dure à contenir et cette fois-ci, ce ne sont pas des policiers qui ont été chargé de délimiter une zone pour empêcher quiconque de s'approcher trop près des personnalités ou du colosse de métal sans autorisation ; aujourd'hui le pays a déployé les grands moyens en postant des militaires tout autour.
La joie est lisible sur tous les visages. Si pendant la première moitié du XXIe siècle, la conquête spatiale a perdu en popularité et en investisseurs en raison de la crise économique, la récente découverte d'une planète a fait exploser la quantité d'intérêt de la part de la population mondiale et la quantité de financements. En particulier lorsque l'on a appris que la planète était riche en métaux précieux.

Les gens se poussent et se bousculent pour essayer de voir le spectacle de plus près, les militaires commencent à être débordés par cette quantité phénoménale de spectateurs, et le directeur de la société, venu en personne avec un cigare à la bouche, s'approche des militaires pour autoriser trois journalistes à venir poser des questions.

Moi, professeur Marlène Meyer, la personne qui a le plus contribué à l'élaboration de la propulsion hyperespace, réponds à quelques questions :

« Ce projet a été vraiment... je ne trouve plus mes mots ! C'était... fantastique ! Un engin de cette envergure, ce n'est pas commun. C'est un véritable défi ! Tout ce qui a été conçu pour le vaisseau pourra être réutilisé. Car là-bas, il faudra assurer son indépendance matérielle et énergétique. Un fois qu'il aura atterri, il se déploiera dans le sens de la hauteur et s'enfoncera dans le sol pour assurer sa stabilité. La partie avant du fuselage est démontable, et servira à établir un genre de muraille, pour délimiter la future ville et la protéger. Des modules détachables serviront d'habitations pour les passagers. D'ailleurs, ceux-ci seront cryogénisés pour la durée du voyage.

-Oui, et combien de temps prendra ce voyage d'après vous ? demande le journaliste, souriant à s'en décrocher la mâchoire.

-Et bien, environ 7 ans et demi. Nous avons trouvé une étoile à 5 années lumière de la Terre. A une vitesse de 75,000 km/s, qui est celle du vaisseau, cela prendra à peu près 20 ans.

-Et donc comment avez-vous réduit la durée ?

-Avec bien entendu la propulsion hyperespace. Je suis bien connue dans ce domaine. Cela consiste à compresser l'espace-temps afin de réduire les distances. Dans l'absolu, d'un point de vue extérieur au vaisseau, cela permet des voyages à des vitesses supraluminiques. Mais en réalité, la vitesse est toujours la même, seules les distances
changent.

-Cela doit consommer énormément d'énergie, non ?

-Pour l'instant, le summum de la production d'énergie à grande échelle provient de la fusion nucléaire. Le vaisseau est muni de 4 réacteurs à fusion qui permettront, en plus de tous les systèmes vitaux du vaisseau, d'alimenter les moteurs hyperespaces. Ils permettront aussi le déplacement du vaisseau. Car l'hyperespace se contente de réduire les distances, il ne peut pas  faire bouger. Le mot « propulsion hyperespace » par ailleurs est un abus de langage, mais c'est un terme tellement vieux, qu'on l'a gardé. L'astuce réside dans le fait qu'une fois sur la nouvelle planète, ces réacteurs à fusion permettront d'alimenter la ville qui sera mise en place.

-Cette nouvelle planète, à quoi ressemble-t-elle ? Combien durent les journées ? Les années ?

-C'est une grande chance que les astronomes ont eu. Nous l'avons nommée Antvarmont, de son découvreur Richter Antvarmont. La planète fait 43,200 km de circonférence. Elle est plus éloignée de son étoile que notre planète du soleil, mais ça équilibre, car à sa surface la température est de 11,000°C, ce qui fait une moyenne de 30°C au niveau de la future colonie. Nous avons vu pu observer qu'elle était couverte à 37% de désert, 53% d'océans et 10% de forêts. On a décelé à sa surface de grands canyons, mais aussi des chaînes de montagnes. Quant à l'atmosphère, elle contient 9% de dioxygène. Il ne faudra donc pas s'aventurer dehors trop longtemps, tant qu'on n'aura pas fait de terraformation. Ce processus peut prendre des décennies. Elle est constituée également à 84% de diazote, et d'autres gazes infimes. Mais il reste encore 5% de gaz inconnu, que nous étudierons sur place. Ce qui est étonnant, c'est que cette planète tourne sur elle même en 24 heures terrestres, et sa révolution autour de son étoile est également de 365 jours ! C'est inouï.
J'oubliais, elle possède deux satellites naturels, qui permettent entre autres d'assurer un équilibre rotationnel. Seul un est visible de nuit.

-S'il y a de la végétation, pensez-vous qu'il y ait d'autres formes de vie ?

-Ce n'est pas impossible, nous n'avons pas pu scruter exactement la surface de la planète. La sonde qu'on a envoyée est restée tout de même à grande distance. Mais si de la végétation à réussi à s'y développer, pourquoi pas d'autres formes de vie ? De toutes façons, nous chargeons le vaisseau de véhicules blindés et nous transporteront de pleins containers d'armes. En plus, la récente technologie GAUSS a complètement changé le domaine de l'armement. La société Capella Industries essaie en ce moment la miniaturisation de ce système pour pouvoir l'adapter sur des fusils d'assaut. Enfin pour l'instant, ce sera sur leur pistolets mitrailleurs, qui sont connus dans le monde entier, notamment pour avoir permis de boucler rapidement la guerre de 2035 qui opposa l'Europe aux Etats-Unis, qui tentaient de s'emparer des poches de gaz en Sibérie et... hum... oui... je digresse.. Bref, au cas où il y aurait une menace sur cette planète, on est prêt à la contrer !

-La technologie GAUSS ? Voulez-vous bien expliquer pour nos téléspectateurs ?

-Evidemment. C'est un peu compliqué, l'essentiel est de savoir que c'est un principe de propulsion des projectiles via une force électromagnétique. Cela fonctionne avec des solénoïdes produisant des champs magnétiques. En définitive, la balle ou l'obus est expulsé à au moins 6,000 m/s, entraînant des petits éclairs.

-Bien. Et... vous aviez envisagé dès le départ la probabilité de la présence d'une menace ?

-Non... nous n'y avons pas directement pensé. On imagine toujours le meilleur des scénarii, mais mon ami Sergei m'a fait part de cette proposition, emmener de l'armement. De toute façon, même s'il n'y a aucun danger, ça ne sera jamais perdu. Les premiers mois après l'atterrissage, certains auront ne supporteront peut-être pas l'éloignement et... peuvent devenir fous... Notre précédent test de vie dans l'espace sur une longue durée a été un échec pour cette raison... soupire la chercheuse, détournant son regard du journaliste.

-Vous avez dit que tout dans le vaisseau serait réutilisé. Qu'en est-il des moteurs hyperespaces ?

-Tout simplement, nous avons un autre système de propulsion hyperespace à Berlin. Sauf que ce n'est pas vraiment pour la propulsion, mais plutôt pour la compression spatiale. Sur la colonie, on compressera l'espace de façon tellement intense qu'il sera créé une faille dans l'espace temps, reliant les deux planètes, permettant d'envoyer des ondes radio de la Terre jusqu'à la colonie instantanément. Comme ça, on ne perdra pas le contact avec la planète mère. Bien entendu, seules les ondes peuvent passer par ces fissures spatiales. Ce serait trop facile sinon ! Non, en réalité, c'est que la matière se disloque en passant dans ces failles. Et en plus, elles sont minuscules.

-Et bien merci beaucoup professeur Meyer pour toutes ces réponses, termine le journaliste, jubilant d'avoir récolté des informations de ce genre.

-Oh mais de rien, tout le plaisir était pour moi, je suis ravie de partager mes connaissances ! finit Marlène en se recoiffant. »



Ce sont les Capella Industries qui ont financé la plus grande partie du projet. D'ailleurs, Sergei est le directeur adjoint de cette société. Le dirigeant de la firme est passionné par l'espace. Malheureusement, il se considère trop vieux pour ce genre de voyage.

C'est la coopération d'entreprises d'armement française, allemande et britannique, dès l'an 2000. S'associant pour créer de nouvelles techniques, ces entreprises remportent un grand succès. On s'était dit que le 21e siècle serait relativement calme en termes de guerres. La première décennie, ça allait, mais c'est en 2016 qu'elles ont gagné leur renommée. Ajoutez à cela le conflit de 2035... Elles avaient fait d'incroyables bénéfices sur toutes ces batailles. Leur image était ternie par le fait qu'elles s'enrichissent sur l'industrie de la mort, alors elles ont décidé de financer la plus grande majorité d'un projet pacifique.

Le 13 avril 2091, on commence à embarquer dans le vaisseau. Le directeur des Capella Industries a laissé les pleins pouvoirs à Sergei pour cette opération, et les lui confie aussi une fois sur Antvarmont. Bien entendu, tous les chercheurs et techniciens ayant participé au projet sont du voyage. Ensuite, Sergei a fait embarquer quelques  centaines de personnes que la vie n'avait pas privilégiées, désirant repartir de zéro. J'admire le côté humaniste de mon ami, et ce, depuis notre rencontre, il ne perd pas la moindre occasion d'aider les autres.
Puis ensuite, il a fait payer les places restantes, et ceux qui avaient les moyens de s'en offrir une nous rejoignirent. C'est au total 30,000 personnes qui font route pour Antvarmont. Pour profiter pleinement de ce nouveau départ, on cryogénise les passagers, afin qu'ils ne vieillissent pas inutilement pendant le trajet. Sur le moment d'embarquer, Sergei était devant moi et suivait la file des passagers. J'avais confiance en ce projet. Mais je ne pouvais m'empêcher d'être inquiète, pour une mission de cette envergure. Je fixais mon ami, ses courts cheveux marrons, ses yeux vert clair, sa bouche étroite et ses traits fins, sa barbe rasée de près... son corps mince et chétif enveloppé d'une combinaison blanche, comme celle de tous les passagers, sur laquel viendront se greffer les instruments d'analyse et de survie.

« C'est... c'est peut-être la dernière fois que l'on se voit... murmure Marlène en fuyant son interlocuteur du regard.

-Marlène, comment peux-tu douter de ce vaisseau, surtout si tu y as participé, il est forcément infaillible ! La science est notre métier. La science est mon métier. Et si jamais je meurs en l'étudiant, alors je serai heureux de savoir que ma fin ait servi à mieux comprendre l'univers qui nous entoure, répond Sergei en posant sa main sur l'épaule de Marlène, se voulant rassurant.»

Sergei a toujours su me réconforter et me faire oublier mes mauvaises pensées. Son petit sourire me rassure à chaque fois, son toucher est comme enchanté et il dissipe mes idées noires, comme si le raisonnement pessimiste que je venais tout juste d'adopter n'avait jamais germé au milieu de mes pensées.

Les portes se ferment, puis se verouillent. Peu de personnes parmi celles embarquées, auront l'occasion de voir à quoi ressemble l'intérieur du vaisseau. Les seuls individus ayant connaissance de l'aspect de la structure sont les ingénieurs qui l'ont élaborée. Autrement, tous les passagers se contenent de s'installer dans des caissons étroits et rectangulaires, allongés sur le dos. Des tubes se déploient automatiquement une fois placé et se fixent sur les pores couvrant la combinaison qu'on leur a fourni. C'est à partir de là qu'ils vont être cryogénisés.

Pendant que les passagers se placent, les militaires évacuent la foule. Ils ont du mal à partir car ils aimeraient bien voir un tel objet décoller, voir pour certains leurs proches s'en aller sans eux, voir leurs semblables embarquer dans une aventure totalement nouvelle, paraissant trépidante, s'envoler parmi les étoiles.
Le vaisseau décolle enfin une ou deux semaines après la fin des préparatifs. Il utilise d'abord ses réacteurs à fusion pour sortir de l'atmosphère. C'est désert à une dizaine de kilomètres à la ronde, pour prévenir les dégâts, car lors de leur allumage, les moteurs libèrent des gaz à plusieurs millions de degrés, tellement chauds qu'ils sont invisibles ; on n'aperçoit qu'une distorsion du paysage. La déformation hyperespace quant à elle pourrait endommager les structures avoisinantes, sans parler de ce qui est vivant. Une fois à 10,000 km de la terre, le système hyperespace est activé. Le vaisseau atteindra la pleine vitesse de 75,000 km/s une fois la ceinture d'astéroïdes dépassée. Il entame sa longue route vers la nouvelle planète.

La planète n'est plus qu'à une demi-année-lumière de distance. Des sondes sont lancées en direction de la future colonie, qui se dispersent à sa surface pour couvrir plus de terrain. Leur objectif est d'analyser les sols, afin de trouver ce qui pourrait nous être utile comme ressources.

16 août 2098. Ça y est, le vaisseau est en train d'atterrir. Enfin... vu qu'on était cryogénisé, on n'a pas pu le voir faire. A notre réveil, on a du enfiler un masque respiratoire. Comme je l'ai dit aux journalistes, l'atmosphère est moins chargée en dioxygène que celle de la Terre. Bien heureusement, une fois la ville installée, l'air sera sain dans son enceinte.
J'étais excitée. J'avais hâte de voir de mes propres yeux à quoi ressemblait de près cet astre. On avait bien vu d'après les sondes que c'était en grande partie désertique, mais l'observer à un mètre ou a plusieurs millions de kilomètres, ce n'est pas la même chose.
C'est fascinant de voir de tels paysages. Ça n'a rien de folichon pour l'instant, mais le soleil est encore plus lumineux que sur Terre, sans parler de la température qui affiche 41°C. Devant moi s'étend une grande plaine de sable ocre. J'arrive à peine à distinguer la lisière d'une forêt à l'horizon, et juste au-dessus, l'étoile ardente.

Lorsque j'ai posé les pieds sur le sol de cette exoplanète, j'étais comme en transe, je ne sentais plus corps, comme s'il flottait. Aussitôt j'ai senti la chaleur du sable sur lequel je marchais, une chaleur tellement agréable, pouvoir entrer en contact avec ce que l'on a observé de si loin pendant si longtemps. Je fais quelques pas pour sentir l'air contre le haut de mon visage qui n'est pas sous le respirateur, c'est une sensation indescriptible. Je me baisse et je prends dans ma main une poignée de sable, avant de le lâcher tout doucement.

Nous appelons le Point 0, le lieu d'atterrissage du vaisseau, qui servira de point de référence quand on cartographiera la planète. Avant son entrée dans l'atmosphère, le vaisseau a largué des modules satellites qui sont déjà en orbite. Ils nous permettront de visualiser l'ensemble de la colonie avec un meilleur aperçu et de nous transmettre une image d'Antvarmont dans son intégralité. Sergei avait raison, il n'y avait aucune raison de s'inquiéter. Je nage dans un pur bonheur.

Fascinant, c'est fascinant ! Je n'ai que ce mot à la bouche. C'est in-des-crip-tible. Toutes les sondes qui ont été larguées, je dis bien toutes, sont tombées sur des gisements de minerais nouveaux. Cette planète est extrêmement riche en ressources, et on a étudié quelques unes d'entre elles. C'est incroyable, certains matériaux ont des propriétés extraordinaires. Des métaux supraconducteurs à température ambiante, d'autres insensibles à la chaleur, et d'autres absorbant totalement les ondes sonores sans les propager... Avec Sergei je parlais de cela, et avec le reste des scientifiques, nous avons fait le lien avec les armes GAUSS, ces matériaux seraient extrêmement utiles. Mais aussi pour le transport d'électricité, l'isolation thermique et sonore, des applications du quotidien en somme.

J'étais tellement occupée à étudier les matériaux que j'ai oublié de consulter les données satellites. A part la végétation, il a bel et bien d'autres formes de vie. Principalement reptilienne. Ce que l'on a observé pour le moment, ce sont des serpents, des lézards, mais aussi des poissons dans les océans. Ce qui est remarquable, c'est que leur taille est de deux à cinq fois plus grande que ce que l'on peut trouver sur Terre. Il faudra passer un peu de temps à classer comme il faut ces animaux.

On commence les extractions massives de matériaux, 6 semaines après l'atterrissage. D'ailleurs, on a découvert une nouvelle source d'énergie. Des pierres émettant une lueur bleue. Ça m'a de suite fait penser à la lune de cette planète, qui est de la même couleur, la nuit. Nous avons été d'accord pour l'appeler « éclat de lune ». Ses propriétés m'ont encore une fois impressionnée, il possède un énorme pouvoir calorifique. Le rendement énergétique final lors de leur combustion et de leur utilisation pour produire de l'énergie est plusieurs milliers de fois supérieur à celui de la fusion nucléaire. Les réacteurs du vaisseau deviendront vite obsolètes si on arrive à maîtriser la combustion d'éclats de lune.

En plus d'un nouveau minerai, une nouvelle espèce animale. Agressive qui plus est. Pour l'instant, on appelle ça « dragon », vu que ça a des écailles, des ailes membranaires, des griffes, une queue, et que certains crachent du feu. C'est ridicule de le dire comme ça, mais c'est la vérité. D'ailleurs, certains ne crachent pas que du feu. Mais en tous cas, ils nous empêchent de récupérer les minerais. Nous nous sommes concertés pour nommer un chef des armées provisoire. A l'unanimité, Sergei a été choisi, pour son expérience en matière d'armement au sein des Capella Industries. Et d'ailleurs sa décision a été partagée par tout le monde : envoyer les blindés pour libérer les sites d'extraction.
Les résultats ne se font pas attendre, les sites d'extraction sont nettoyés en deux-trois jours, le minage peut reprendre. Ce ne sont pas quelques grosses bestioles qui vont nous empêcher de vivre ! Ça a été du gâteau de les éliminer. D'ailleurs, nous avons ramené des corps, pour étudier comment ils peuvent cracher du feu, mais aussi des flux d'électrons ou des gaz cryogéniques. En simplifié, ils sont également capable de cracher de l'électricité ou de la glace, qu'elle soit sous forme d'eau cristallisée ou de gaz à basse température.

Nous ne pensions pas que notre développement se déroulerait aussi rapidement. Les gisements sont tellement riches qu'on ne sait même plus ce qu'on pourrait faire des surplus. Nous sommes arrivés à un niveau tel qu'il a fallu nommer un responsable de l'urbanisme. Les habitations prolifèrent comme des champignons autour du point d'atterrissage, ce qui permettra aux passager de vivre dans des conditions bien plus décentes plutôt que d'être cloitré dans un petit cube assurant le minimum vital au niveau des besoins physiologiques.
Dans notre troupe, nous n'avons réussi à trouver quelqu'un possédant les compétences nécessaires pour assurer cette fonction. Une fois de plus, nous nous sommes réunis pour tomber sur un commun accord : étant donné qu'il n'y a pas un besoin permanent de gérer les forces armées, le rôle de responsable de l'urbanisme sera également confié à Sergei. Nous avons une totale confiance en lui, et ses précédentes affectations ont été réalisée avec brio.

C'est alors qu'il s'est avancé devant nous avec un projet audacieux. Ce dernier permet non seulement d'écouler les réserves de minerai, mais en plus il permettra de s'etendre sur une zone assez large, nous autorisant à mener des recherches plus variées néanmoins plus approfondies.
De nombreuses petites villes ont été déployées afin de diminuer le temps de trajet entre les sites d'extraction et les cités, mais aussi de servir d'avant poste et y entreposer des blindés : Danov, Shilbur, Rodenmessa et Odelgrad.
Cette délocalisation a permis additionnellement de déplacer une certaine quantité de population afin d'aérer la ville autour du point d'atterrissage, désormais désignée comme capitale de notre nouvel empire.

Notre aterrissage s'est fait à une cinquantaine de kilomètres d'une mer étroite qui cependant nous donne accès aux océans. Il ne faut pas exclure que ces derniers recèlent également des trésors c'est pourquoi un port militaire entouré d'une petite ville a été mis en place, éloigné de la plus petite distance possible de la capitale. On se met à sonder les sols marins en espérant qu'ils cachent des ressources utiles. La mer est également une source de nourriture non négligeable qui va rapidement remplacer les doses lyophilisées que l'on a embarquées et que l'on distribuait aux passagers, contenant pourtant tous les éléments nutritifs nécessaires en quantité adéquate.

Encore des tas de matériaux aux propriétés uniques ont été découverts, nous sommes débordés et je crois que l'on s'est étendu trop rapidement. Les scientifiques ne savent plus où donner de la tête, trop de nouvelles sources d'études leur sont livrées alors qu'ils n'ont même pas terminé l'analyse des premières. Rien que dans les métaux, il y en a énormément, des tests ont permis d'établir leur future utilité, et pour l'instant, le plus répandu dans notre consommation est le Terralium, un métal extrêmement solide mais léger, capable d'absorber plusieurs mégajoules par centimètre carré. Il équipe désormais tous les véhicules conçus, et les protections corporelles  des fantassins.

Deux mois de sérénité se sont écoulés. Mais bien entendu, ils allaient être terminés par quelque chose d'important. Une bonne et une mauvaise nouvelle : nous maîtrisons à présent la l'énergie des éclats de lune, de l'énergie à volonté, pour tout un tas d'applications. En plus de cela, une fois consumé, les éclats de lune deviennent une substance liquide, que l'on a nommé « Ether » -rien à voir avec les éthers connus sur Terre, mais plutôt en rapport avec l'ancien, cette substance qu'on pensait dans l'air, censée véhiculer la lumière, la chaleur, l'électricité... Cette substance est très énergétique, mais dans le sens où on a trouvé une application uniquement dans l'armement. Une fois ionisé, on obtient un gaz chargé, bleu irradiant, émettant beaucoup de lumière. Cela fait des dégâts dévastateurs au contact de la matière. Sous cette forme, il libère de grosses quantités de rayons gamma, qui offre des dégâts supplémentaires sur les tissus des victimes, en l'occurrence, les dragons.

Par contre, on a perdu plus de la moitié des sites d'extraction. Des attaques de dragons, enfin... y ressemblant, il y une petite variante physique que l'on a vite remarqué. Est-ce une autre race, ou bien un autre sexe ? Nous n'avons pas le temps de chercher. On avait bien prédit qu'il y aurait une menace, que nous allions éliminer. Cette variante physique, fait que tous les blindés ont été détruits… Il y en a des faibles, qui meurent en quelques balles, et d'autres, pourtant de la même taille, qui résistent aux armes GAUSS ! L'Ether est peut-être la solution, sa puissance n'a pas été encore testée, mais ce que l'on imagine pour l'instant est prometteur, nous devons valider nos prototypes. La plupart des pertes sont dans des zones forestières, nous allons mettre le feu. Qu'importe la préservation de l'environnement, notre survie est en jeu.

Jour après jours nous gagnons du terrain. Sergei avait raison, il y avait bel et bien une menace. En tant que chef des Armées, il nous a dit qu'il supprimerait cette menace. C'est bien parti pour. Il serait temps d'élire un Président, et mon ami semble très populaire. Il tient les promesses qu'il fait.

Mais il subsiste encore un mince et gracieux dragon téméraire qui refuse de mourir.
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Message  Black-Hole Dim 18 Jan - 23:09

Chapitre 2

Moi, Sergei, ai trouvé les rapports de Marlène. Elle a bien résumé la situation. D'ailleurs, c'est une bonne idée d'avoir écrit tout ça. Malheureusement, Marlène nous a quittés, intéressée par ces dragons elle s'est faite tuer par l'un d'entre eux, pourtant au sein même de Capella. Ou plutôt, par l'une d'entre elles. Nous avons déterminé que c'était un autre sexe qui a éliminé nos compagnies blindées, ce sont des femelles. D'après les rapports de combat, ce sont elles qui sont à l'origine de nos pertes majeures. Si je me fie aux retours des officiers, il semblerait par ailleurs qu'il n'y a qu'en présence de femelles que des désastres ont eu lieu. Il va falloir par conséquent analyser les données de combat et les images satellites pour arriver à une conclusion probante. Je doute de la véracité de ces rumeurs, en effet comment ces officiers peuvent-ils distinguer le sexe des créatures qu'ils combattent dans le feu de l'action ? Il serait bien trop étonnant qu'une simple différence de chromosomes sexuels soit la source de leur supposée puissance, aussi faut-il qu'ils aient des chromosomes. Nous ne pouvons pas vérifier cela, nous n'avons plus le temps, nous nous sommes attardés trop longtemps sur l'étude de ces dragons et nous avons vu récemment le résultat.  La seule certitude est qu'elles représentent un grand obstacle à notre développement, et un danger pour nos vies.

J'appréciais beaucoup Marlène. Mais le fait qu'elle me considère comme son meilleur ami m'apporte un profond chagrin. Elle qui craignait de périr pendant notre périple à travers le cosmos, elle n'a retrouvé le sourire qu'au moment où elle a foulé le sol d'Antvarmont. Après cela, toutes ses peurs étaient derrière elle, pensant qu'il  ne pourrait rien lui arriver de mauvais tant elle était enthousiasmée parce que qu'elle voyait et ce qu'elle découvrait, et que par-dessus tout l'enceinte de la ville lui assurerait une protection infaillible. C'était sans compter le danger de faire rentrer un dragon au cœur de la ville.
Je la connais depuis tellement longtemps... c'est elle qui m'a recueilli et aidé à surmonter la mort de mes parents pendant la guerre. Ces saloperies vont le payer. Le payer très cher. J'en fais le serment. Puisqu'il semble que je sois prédestiné à être le Président, je profiterai de cette opportunité pour venger ma chère amie. Si certains lisent ce que j'écris, ils penseront que je ferai des morts juste pour une histoire personnelle, mais c'est bien plus que ça. Ces créatures sont douées de la parole, chose qui nous a étonnés au plus au point, et d'une certaine conscience ! Il n'y a aucun compromis qu'elles acceptent ! Tout ce que nous voulons, ce sont des ressources. Des ressources qu'elles n'utilisent pas, que aucun autre être vivant n'utilise. A la limite, si nous détruisions, polluions et laissions d'énormes cratères aux lieux d'extraction... mais non, nous recouvrons les carrières pour ne laisser aucun défaut dans le paysage ! Il n'y a aucune solution, nous ne voulons aucun mal mais ils nous attaquent. Ecrire à la suite des rapports de Marlène me rend vraiment triste, alors je vais arrêter. Et m'occuper du plus important, l'éradication totale de ces choses !



Sergei est élu Président à l'unanimité. En effet, toute la population considère les dragons comme un danger. Car si on ne peut pas extraire de ressources, il n'y a plus d'énergie en abondance et donc de confort de vie.
L'armée a le soutien de la population qui est entrée dans une ferveur sans limite. Aussitôt le projet anti-dragon annoncé aux habitants de la ville, une légion d'hommes et de femmes, incluant même des individus ayant tout juste la majorité -ayant embarqué avec leur famille- se sont proposés pour travailler dans les usines d'armement et contribuer à la lutte contre les créatures autochtones. Le zèle est poussé jusqu'à l'enrôlement, le pseudo-gouvernement se passe même de procéder à de la propagande, les civils deviennent rapidement militaires de leur plein gré. Récompenses, primes, médailles, avantages, tout est bon pour conforter la fraîche recrue dans son poste, avec à la clé une reconnaissance en tant que héros de la nation ayant mis sa vie en jeu pour la défendre. Une nation instaurée pour l'occasion.

De nombreuses installations industrielles sont érigées, et une grande partie de celles déjà existantes se convertissent désormais dans l'armement. Contre ce nouvel ennemi, les fantassins sont devenus quasiment inutiles. Rapide, aérien, agile, disposant de moyens d'attaque totalement nouveaux jamais vu jusqu'à lors, cet adversaire nécessite des ressources supplémentaires. Même les compagnies d'infanterie motorisées ne peuvent y faire face, pourtant acheminées par des transports blindés rapides. Sergei développera surtout des groupements d'infanterie mécanisée disposant de véhicules légers et mobiles de combat ; et de complètes divisions blindées, plus à mêmes de résister à la menace. Capella Industries a élaboré un nouveau système de développement : les drones de constructions conçoivent l'intégralité des véhicules et des bâtiments nécessaires. Compacts, obéissants et travaillant sans relâche, ils enchaînent la production de blindés, dès qu'un est fabriqué, ils poursuivent la conception sur un autre. Ils sont bien plus performants que des ouvriers humains nécessitant de dormir, se nourrir et faire des pauses, d'autant plus que leur force physique et leur endurance sont limitées ;  ils alimentent sans aucune interruption la machine de guerre.

Bien entendu, Sergei ne se limite pas à dresser des armées au sol. Vu que ses ennemis sont capables de voler, il ordonne la fabrication d'aéronefs de chasse. Tandis que les forces au sol, relativement lentes, ont une certaine difficulté à surveiller et protéger une zone, d'autant plus que les militaires se retrouvent en terrain totalement inconnu, les chasseurs de supériorité aérienne sont un outil de prédilection pour la chasse au dragon. Leur vitesse élevée offre la possibilité de patrouiller rapidement dans une région, et si jamais un intrus est détecté, ils peuvent s'en approcher sans problème pour l'éliminer.
Désormais, les dragons ne sont plus les maîtres de l'espace aérien.

Des attaques sont lancées partout sur le continent pour endiguer cette nouvelle menace. Suite aux récentes rumeurs à propos des femelles, l'investissement dans la recherche en armement s'est vue décuplée. Toute proposition est bonne à prendre, toute arme qui semble tenir la route reçoit l'aval de Sergei, on tente de supplanter les canons GAUSS contre les femelles. La planète colonisée recèle une source de puissance inédite, l'Ether. Les chercheurs dévouent alors toute leur énergie et leurs connaissances dans le but de concevoir un canon Ethéré. Les raids incluant les prototypes de ces armes se font systématiquement détruire, mais les tirs éthérés ont la capacité de faire reculer les cibles, contrairement aux armes électromagnétiques.
Les villes extérieures ont d'ordinaire leur indépendance avec un léger contrôle de la capitale ; avec leur propre armée et leur production d'énergie personnelle. Mais effort de guerre oblige, Sergei réquisitionne tout l'équipement et les ressources pour contribuer à la production de forces armées. Danov sera le plus touché par la réquisition, leurs armes de la fin du 21e siècle remplacées par celles de la 2nd guerre mondiale. Déjà sujette aux attaques de dragons, ce sera un coup fatal pour cette ville étant l'une des plus éloignées.

On a le droit de se demander, si les armes classiques n'ont aucune efficacité, pourquoi ne pas utiliser la puissance de l'atome ? Tout simplement car la Terre a été tellement polluée par ces armes durant de conflit de 2035, que nous n'avons pas envie que cela se reproduise ici. Si au cours de l'année 2040, des moyens colossaux ont été déployés pour purger les régions des radiations et des déchets sous-produits par l'explosion nucléaire, ces moyens font défaut sur Antvarmont. Les courants aériens en haute altitude sont bien plus violents que sur la planète mère, les particules radioactives seraient répandues en quelques jours sur toute la surface. Si ces créatures en meurent, alors nous en mourrons aussi d'une manière encore plus certaine.
Bien que leur résistance aux radioparticules n'ait pas encore été établie, nous ne pouvons pas nous permettre de prendre ce risque.

Les blindés conventionnels représentent tout de même une efficacité limitée contre leurs adversaires. Il est difficile, avec une colonne d'une dizaine de blindées, de frapper par surprise. Les véhicules se font repérer par leurs sens aiguisés et ce à longue distance, et les dragons s'envolent à toute vitesse. Il y a bien quelques individus que les militaires ont réussi à abattre à la mitrailleuse ou pendant leur sommeil, mais il faut reconnaitre que les compagnies blindées ont un certain mal à les abattre en raison de leur faible vitesse.
Les dragons sont éliminés en toute tranquillité par les chasseurs aériens, mais les dragonnes restent encore un gros problème qui pour l'instant ne peut être arrêté. Les essais sur des armes à Ether donnent des résultats plutôt satisfaisants, mais pour arrêter de gaspiller des ressources en perdant des véhicules lors des essais, Sergei lance un projet de grande ampleur.

Avant d'accéder au poste de directeur adjoint, il a bien entendu été engagé en tant qu'ingénieur. Grâce à son expérience et celles des autres techniciens qui ont embarqué avec lui, il décide de créer un une nouvelle arme, un canon éthéré automoteur. Toutes les ressources rassemblées permettront de concevoir cet énorme véhicule qui en plus de son arme principale, est équipé de deux canons Éthérés auxiliaires et deux mitrailleuses latérales. Nommé « Chasseur d'Âmes », Sergei met toute sa confiance dans cet engin. Il le considère comme LA réponse au problème, comme le vecteur de la victoire.

Le Chasseur d'Âmes est vu comme l'apogée de la lutte anti-dragon et à cet effet le peuple mise également leur triomphe sur ce véhicule. Leur approbation est totale ce qui en fait qu'accélérer son développement.
Un tel objet nécessite des quantités colossales de matériaux et d'énergie. Sergei détourne alors la production de ces deux ressources pour alimenter directement le chantier. Le temps presse et il ne veut pas attendre une éternité à collecter les ressources nécessaires, en plus de subvenir aux besoins de la ville. Privés d'électricité et de matières premières, des mécontentements commencent à se montrer parmi les habitants qui commencent à déchanter. C'est à mesure que les semaines passent et que les gens ne peuvent plus mener le même train de vie habituel qu'une pulsion de révolte touche toute la population. Ceux qui expriment leur désaccord sont violemment réprimés avant d'être reconduits chez eux. Il ne faut pas oublier que ce sont ces mêmes insurgés qui ont approuvé sans réticence ce projet. Après quelques semaines de privation, la situation redevient calme, plus personne n'ose se manifester.
La construction du Chasseur d'Âmes peut alors reprendre en toute sérénité. Une trentaine de jours après la fin des répressions a suffi pour achever la construction de ce mastodonte. Ce dernier sort lentement de l'usine, avant de défiler dans les avenue sous les regards des habitants. Les avis à son propos sont mitigés, bien qu'il semble être une réponse infaillible face aux dragons, beaucoup se souviennent de ce qu'ils ont dû endurer pendant sa conception. Mais l'enthousiasme prend le dessus, le passé est derrière tandis que l'avenir leur tend les bras. Un avenir radieux sans la dangereuse présence des dragons.
On se croirait en pleine fête nationale, des feux d'artifice on été tiré le soir, la veille du départ de l'engin ; et même si des confettis et des serpentins ne sont pas lancés depuis les fenêtres des immeubles bordant l'avenue, ce sont des cris de joie et des encouragements qui sont vociférés.
Le Chasseur d'Âmes avance lentement et l'équipage bien que protégé par un épais blindage, s'imprègne de l'euphorie ambiante. Il s'avance jusqu'aux portes de sortie de la ville, prêt à partir le lendemain une fois le soleil levé.
Cette forteresse mobile est escortée par deux chars, afin de ne pas gaspiller l'Ether du véhicule principal dans l'optique de l'utiliser contre les cibles importantes ; ainsi qu'un véhicule anti-aérien pour lutter contre les cibles se mouvant dans les airs.

Une dizaine de dragons sont tués chaque jour, néanmoins toujours aucune dragonne, où ce sont toutes les forces de Capella qui sont balayées. Si ce nombre peut paraître faible étant donné que les militaires ont rencontré une grande quantité de gros groupes, les officiers considèrent cela comme un taux satisfaisant. Dès qu'une région est libérée, une autre est décimée, la progression de l'armée s'en voit bien ralentie, elle est forcée de faire des détours ou des demi-tours pour ne pas se faire encercler. Toujours prêt à mettre l'intégralité de son énergie à l'œuvre, il enrôle de jeunes hommes parfois de force. L'incident lors de la construction du Chasseur d'Âme a détérioré la ferveur de la population, et le fait que l'armée met du temps à repousser les dragons commence à créer des doutes dans leur tête. Ainsi, de moins en moins d'individus sont enclins à s'enrôler.
Des troupes fraîchement produites prêtes à rejoindre les rangs de l'armée et ce, très rapidement. Elles n'ont pas le temps de suivre un entraînement, Sergei est tellement pressé d'écraser son nouvel ennemi qu'il se contente de leur donner un équipement et de les larguer au beau milieu du champ de bataille. Les ressources sur cette planète ne manquent pas et sont d'ailleurs de meilleure qualité que celles trouvables sur terre utilisées dans le même domaine. Les résultats sont alors mieux que ceux escomptés. Ils sont légèrement plus résistants que ceux créés avec des matériaux normaux. Mais aussi, il utilise la manipulation biogénétique et l'associe à la mécanisation sur une partie de ces combattants, afin de créer des super-soldats, qu'il appelle « Sentinelles ». Elles possèdent une meilleure endurance, elles peuvent soutenir des efforts bien plus prolonger, se déplacer plus vite grâce à leur organes supplémentaires. Leurs réflexes sont grandement augmentés et leur précision est mortelle. Ils résistent mieux à toutes les contraintes, telles que les échauffements, les chocs, l'électricité, le froid… Le résultat ne se fait pas attendre : trois fois plus de dragons tués par jour depuis que de petits pelotons de Sentinelles sont expédiés sur le champ de bataille. Mais du côté des dragonnes, 0 multiplié par 3 donnera toujours 0.



« Je ne le crois pas. J'ai vu quantités d'engins destinés à répandre la mort en ces quelques années. Mais je n'aurais jamais pensé qu'ils réussiraient à maîtriser la puissance de cette substance qui coule dans nos veines. Je... je ne sais pas quoi faire. J'ai déjà reçu plusieurs de leurs balles, et les conséquences se ressentent encore. Je n'ose pas imaginer avec ce fluide entre leurs mains.

-Tu le dis toi-même, tu résistes mal aux balles ! C'est pour ça que tu dois attendre Likya pour attaquer ! Répond Aerial, se collant à son interlocuteur pour le supplier.

-Justement, je vais montrer à ta mère que cette histoire de résistance, c'est du n'importe quoi. Et là je pourrai me déplacer librement, pas comme un gosse surveillé en permanence !

-Si jamais tu survis, elle te fera la peau.

-Je doute qu'elle puisse risquer de s'en prendre à celui qui a été assez fort pour pulvériser ce véhicule. Terminées les punitions ridicules parce que je n'exécute pas la moindre de ses volontés.

-Tu sais comment elle réagit quand elle est énervée... et que tu lui désobéisses, ça l'énerve.

-Je ne suis plus un enfant, je suis plus vieux qu'elle, il faudra qu'elle se le mette en tête. En tant que père, mon devoir est de te protéger, de vous protéger, ce n'est pas un rôle qui lui est exclusif ! »

Aerial est un jeune dragon de 12 ans. Emrik, qui constate avec effroi la situation à laquelle il est confronté, est son père. Ils ont élu domicile dans une caverne aux pierres lisses couleur safran, à peine à 400 kilomètres de Capella. Une distance qui peut être rapidement parcourue par l'armée. Lui et Aerial sont tous les deux de couleur noire. A la différence que le fils a des teintes rouges aux ailes et le long du cou, du ventre et de la queue; quatre cornes grises comme sa mère, et les yeux verts. Le père a les yeux dorés et seulement deux grosses cornes blanches courbées vers l'avant, la peau de son dos est couvert de larges rayures bleu foncé. Une fois la conversation finie, Emrik déploie ses grandes ailes bleues, s'envole et se fond dans l'obscurité de la nuit.
Un raid a été aperçu à proximité de leur nid.

La colonne blindée se trouve alors sur une route forestière. Les véhicules suivent la voie marquée par des empreintes de roues et de chenilles déjà laissé par les blindés passés ici précédemment, tandis que le Chasseur d'Âmes se contente d'écraser les arbres. Emrik, en vol, n'aperçoit pas l'énorme blindé masqué par le feuillage des arbres et la végétation denses. Il commence à attaquer en crachant des bulles de vent, son élément. Aerial fixe l'horizon, en voyant au loin les lueurs des tirs déchirer la noirceur du ciel.

Il n'arrive même pas à faire une seule rayure sur le blindage des chars, les rafales concentrées qu'il lance s'éclatent sur la coque des blindés et se disperse tranquillement sans même le faire trembler. Il reprend ensuite de l'altitude pour s'éloigner du véhicule anti-aérien qui fait un carnage. Les balles tirées à une cadence ahurissante sont en train de déchiqueter sa queue qui ne tient désormais plus que par quelques filaments de chair. Chaque balle traverse sa chair en emportant un petit nuage de sang. En refaisant un passage, il se retrouve face au canon Éthéré du Chasseur, qui l'a dans son collimateur depuis un bon moment. Les lumières disposées le long du canon s'allument une par une, montrant qu'il se charge. Emrik sait qu'il ne peut rien faire pour éviter le tir. Il tente une attaque finale en concentrant une grande quantité de vent. Mais le blindé fait feu avant qu'il ne puisse terminer son assaut, et a raison du dragon. Le rayon d'Ether le traverse de part en part. Sa tête fait face au canon, le reste de son corps est aligné avec elle. Le tir vaporise toute sa poitrine, le coeur, les poumons, les os... Le cadavre retombe au milieu de la terre, roule lentement sur le côté avant de s'arrêter définitivement. Il ne reste de la créature que la colonne vertébrale entourée d'un peu de chair et au sommet de peau, des ailes carbonisées fixées à l'avant, mais le crâne, le tronc et les pattes ont été intégralement vaporisés.
Aerial voit à l'horizon ce rayon azur perforer les nuages, puis fixant toujours et ne voyant plus rien, aucun projectile ni bruit résonnant après dix minutes, verse une larme qui parcourt sa joue, terminant lentement sa course contre le sol en une petite flaque. Il se relève lentement avec un pincement au cœur et se retire au fond de la caverne.

Cinq secondes. C'est le temps qu'il a fallu au Chasseur d'Âmes pour réduire Emrik à l'état de cadavre fumant. L'équipage du véhicule n'a pas hésité à faire part de cette attaque à Sergei, qui est alors extrêmement ravi de l'efficacité de son véhicule. Désormais, il est convaincu que plus rien ne peut l'arrêter, lui et son blindé. Le moral remonte donc, les troupes sont plus enclines à se battre. Le détachement avance de minute en minute éliminant un par un les dragons qui se dressent sur sa route, ne faisant que réjouir le Président.

Une silhouette bleue et rouge s'approche rapidement d'Aerial.
La mère, Likya, revenant de chasse, sait pour la mort de son compagnon. Siégeant à 5 mètres du sol, sa tête affiche des yeux vert turquoise. Sa peau est d'un bleu foncé assez terne. Tout comme son fils, elle possède quatre cornes grises, la poitrine et le ventre écarlate, et les ailes de la même couleur -pourpre. Un épais collier métallique noir entoure le bas de son cou, muni de trois chaînes avec un cristal bleu à leur extrémité.
Des épines dorsales parcourent son dos et s'arrêtent en bas du bassin. Sa longue queue est terminée par une grande lame avec quatre autres épines blanches. Elle décide également d'écarter le danger pour protéger alors sa progéniture. Aerial, comme toujours, essaie de la dissuader de partir :

« J'ai perdu mon père, et toi tu veux risquer ta vie aussi ? Il voulait juste que tu arrêtes de l'empêcher de se battre en te montrant que quoi il était capable !

-Ah. J'espère que ça lui a servi de leçon. Il aurait dû m'écouter, je lui avais dit de ne pas y aller seul... hum...

-C'est affreux ce que tu dis !

-Tu... tu as raison... dit-elle en s'effondrant en larmes. On a eu de nombreuses disputes à propos de ça. Je n'ai jamais écouté ce qu'il a avait à dire. Mais... je l'aimais tellement... je voulais le protéger... Je ne veux pas perdre quelqu'un d'autre qui m'est cher !

-Tu crois que moi j'en ai plus envie ? »

Elle s'écarte doucement, trainant les pattes, et regarde de nouveau son fils.

« Prends soin de Shimmy. »

Elle s'envole. Aerial accourt vers elle pour essayer de la retenir mais il se fait repousser par le souffle du battement d'ailes de Likya, au milieu d'un nuage de poussière. Il regarde tout en souffrant intérieurement sa mère s'aventurer face au Chasseur d'Âmes. Il n'arrive plus à se relever, il ne veut pas imaginer qu'il puisse perdre le dernier parent qu'il lui reste. Il est tellement abattu par le départ de sa mère qu'il se sent vidé de son énergie, les pattes molles incapables de bouger. Cependant il ne peut rien y faire, il se relève quelques instants plus tard et marche doucement la tête baissée vers un petit trou creusé dans la terre, entouré de cailloux, où repose Shimmy, encore dans son œuf. Il s'allonge à côté et roule sa queue autour de sa petite sœur tout en lui murmurant :

« Shimmy... je ne sais pas comment tu seras, mais je t'assure que je t'aimerai et te protègerai. J'ai confiance en notre mère, mais ces envahisseurs semble posséder une puissance telle... je ne les laisserai jamais mettre la main sur toi. »

Comme il y a quelques heures, il reste à son poste, scrutant toujours l'horizon alors que Likya vole en direction du Chasseur d'Âmes, bien déterminée à l'anéantir. Son cœur bat vite, elle n'a aucune difficulté à se débarrasser des blindés ordinaires, mais le fait que l'un d'eux utilise l'Ether change la donne. Elle reste tout de même confiante.

La créature aux yeux turquoise survole la vaste forêt qui entoure son nid. On distingue au loin l'aurée de la forêt qui a été carbonisée par les militaires, tandis que le reste de la végétation est d'un vert splendide le jour, tandis que la nuit des couleurs obscures bleutées apparaissent jusqu'à perte de vue. Likya appose son ombre sur la canopée à la lueur de la lune, défilant à toute vitesse en direction de ce groupement hostile.
L'effet de surprise est le même que pour Emrik, les blindés sont toujours cachés par les arbres. Les flux d'air qui s'écoulent le long de son visage puis de son corps créent un son agréable mais qui masque le bruit des moteurs qui auraient pu prévenir Likya de la présence de ses adversaires.

Alors qu'elle passe au-dessus d'eux sans les remarquer, la DCA aperçoit bien ses couleurs rouges sur le fond sombre du ciel et tire une grande rafale de balles des canons GAUSS d'où s'échappent des fulminations intenses, qui transperce une partie de la membrane de son aile droite. Elle perd l'équilibre et agite en vain son aile perforée pour faire demi-tour et se positionner en face des militaires. Le véhicule antiaérien lance une salve rapide de roquettes, dont quelques unes d'entre elles arrachent son aile gauche en libérant une épaisse fumée noire. Elle tombe, en faisait plusieurs rotations incontrôlées, s'écrasant de ses deux tonnes sur le blindé de DCA, en le détruisant au passage, complètement broyé. Un autre blindé tire, mais Likya attrape l'obus avec la bouche, le retourne face au char et le renvoie dans une gerbe d'électricité. C'est impressionnant pour l'équipage qu'elle puisse stopper les projectiles de cette manière, mais le blindage absorbe l'électricité sans dommages, et les composants réactifs le laissent indemne. C'est désormais au tour de la dragonne de devenir complètement inefficace face à ses ennemis.

« Qu'est-ce que !? L'autre fois ils ne résistaient même pas à un éclair... Oh non... ce n'est pas possible... ils n'ont quand même pas percé ce secret... »

Likya, pourtant à peine deux fois plus grande qu'un char classique, est capable de les écraser ou du moins de les mettre hors-service. Elle accourt vers le char qui lui a tiré dessus. Elle se dresse sur ses pattes arrière, lève son bras en l'air et, tout en crispant ses  doigts frappe le haut de la tourelle avec vigueur, compressant le char, laissant en même temps des marques de griffes. Le coup tord le blindage du char et le fait légèrement décoller du sol, l'arrière et l'avant se relevant subitement, courbés, faisant voler quelques éclats de coque. Le second char tire à la mitrailleuse pendant que la dragonne se rapproche de celui-ci en courant. Une fois assez près, et saute et se jette sur le blindé pour l'écraser lui aussi.

Il ne reste plus qu'elle et le Chasseur d'Âmes. Rien que ces mouvements vifs l'ont essoufflée, devant les carcasses des blindés qu'elle vient tout juste de détruire, elle respire fort par la bouche, la tête vers le sol. Le canon se charge alors que Likya a du mal à se remettre de sa chute. Les lumières éclairent en bleu son visage oscillant de douleur et son corps tremblant, puis le canon tire enfin. Elle tente d'esquiver en sautant sur le côté, mais le tir consume la moitié de sa queue, qui était encore en face du char. De la vapeur blanche est expulsée du canon brûlant et le système de refroidissement se met en marche, agissant dans un vacarme infernal. La dragonne agonise au sol, un genre de minuscule brasier azur se dessine à la surface de ses plaies et lui ronge lentement la chair. Un des membres de l'équipage profite de cette occasion, il sort du char et se dirige vers Likya qui se tord frénétiquement. Il prend son fusil accroché dans son dos et pointe le canon à bout de bras vers la tête de la dragonne. Au moment où il allait appuyer sur la détente, elle le mord aux hanches, la pression de ses mâchoires étant telle, qu'elle le déchiquète en deux, pulvérisant du sang par terre.

« Ah...ah...ah... rit-elle de douleur. C'est... c'est du jamais vu... le fluide à leur service... c'est la fin... c'est atroce... »

Elle se relève avec difficulté. Ses pattes glissent plusieurs fois sur la terre imprégnée de l'humidité vespérale, elle chute à multiples reprises. La tête vers le sol, elle bave. La perte de sa queue l'a complètement anéantie et les radiations d'Ether l'affaiblissent peu à peu. Dès qu'elle rehausse sa vue, les voyants bleus s'allument une fois de plus. L'intérieur du canon s'éclaire lui aussi au passage de l'Ether ionisé. Cette lumière devient vite aveuglante, et avertit du tir imminent. Un bruit effrayant et insupportable, un sifflement aigu en émane durant la charge.

Likya est aussi grande que le char, sa tête est donc pile à la hauteur du canon. Elle se précipite le plus vite possible à l'arrière de la tourelle, montant sur le côté du blindé, pliant le blindage sous son poids, et esquive le tir. L'équipage, dans le feu de l'action, tourne machinalement la tourelle principale vers sa cible au lieu d'utiliser l'armement secondaire qui est plus mobile. Elle profite de la lenteur de la rotation pour prendre son élan et fonce cornes en avant vers le réservoir d'Ether puis le transperce violemment. Un tel impact le fait exploser, une déflagration de même couleur que le liquide lumineux qui s'échappe secoue le véhicule et expulse Likya contre un arbre qu'elle arrache pendant sa course. L'Ether se déverse par terre dans une immense flaque et se gazéifie au contact de l'air.
Le canon est hors d'état de nuire, de ce fait, le chef de char hurle à l'équipage en tapant du poing sur le tableau de bord, et ne manque pas d'appuyer sur tout un tas de boutons en même temps dont l'allumage des phares avant :

« Bande d'incapables, le canon Éthéré est HS ! Pourquoi n'avez-vous pas utilisé les mitrailleuses !?

-Ce sont vos ordres chef ! Vous nous avez dit de n'utiliser que le canon Éthéré car le dragon était presque achevé !

-Bon... hem... cela faisait partie du plan, heureusement que les canons auxiliaires ont une réserve interne… faites un demi-tour et feu à volonté ! »

Elle se repose prudemment de cet effort et ne fait attention qu'à son corps endolori. Malgré tout, le Chasseur a le temps de se retourner intégralement. C'est alors un véritable feu d'artifice de rayons azur qui s'abat sur Likya. Son aile droite est complètement consumée, il n'en reste rien, juste un petit morceau d'os fumant sortant de ses épaules. Elle est aussi couverte de grosses plaies calcinées le long de son corps d'où s'échappe la même vapeur blanche que du canon, témoignant des brûlures graves. La chair est à l'air libre, la piquant sévèrement et les radiations la rongent à petit feu. Dans un dernier espoir, elle projette des éclairs de sa bouche, mais ils s'atténuent eux aussi rapidement en parcourant le blindage du char, crépitant de façon insignifiante. Les réserves internes des canons sont à présent épuisées. Les mitrailleuses font feu.
Likya fait tout pour résister, mais même ses efforts n'arrivent pas à la protéger, les balles crachées par les mitrailleuses la criblent de trous.

Son sang se déverse lentement hors de son corps, mais même sous le torrent de projectiles, elle s'avance vers le Chasseur. Elle gonfle sa poitrine d'une grande inspiration, se dresse sur ses pattes arrière, et découpe le canon à sa base avec ses griffes, dispersant des étincelles et des lamelles métalliques un peu partout. Le canon très massif tombe en s'enfonçant légèrement dans le sol et soulève de la poussière. La zone de coupure est encore incandescente, et le reste pendant un bon moment.
Via les caméras externes, l'équipage  assisté à ce coup et est stupéfait, il arrête immédiatement le tir en restant silencieux.
Elle respire très rapidement suite à cette épreuve tout en se remettant à quatre pattes. Elle se propulse en arrière et, stabilisée en l'air à un mètre du sol, elle plie son aile autour d'elle. Un halo blanc commence à se former autour d'elle pendant que de petites étincelles apparaissent rapidement, formant ensuite des arcs électriques.

« Mais bon sang ! Ne le laissez pas faire ! Tirez et butez-moi ça !

-Impossible chef ! Canons principal et auxiliaires HS et mitrailleuse en surchauffe ! »

Une quantité innombrable d'éclairs s'échappent de Likya. Après quelques instants en position immobile, elle relève la tête vers le ciel et balaie devant elle avec son aile. Le coup libère une immense vague électrique qui vient percuter le Chasseur d'Âmes. Le blindage commence à fondre et l'électricité arrive à pénétrer dans les parties les moins protégées en détruisant les composant internes, ce qui ne tarde pas à mettre le feu à l'engin puis à le faire exploser entièrement. La décharge ajoutée à la déflagration, consument largement la végétation environnante.

Elle en avait fini avec cette abomination. Il n'en restait plus qu'une carcasse brûlante et noircie. Le danger est éliminé, et Likya meurtrie. Un violent affrontement contre la technologie terrifiante de l'homme. Elle se doutait que Capella n'en resterait pas là, qu'ils reconstruiraient un tel véhicule ou pire, en élaboreraient un plus gros. Même si les humains n'arrivaient pas à tuer, ils affaiblissaient suffisamment. Et acharnés comme ils l'étaient, ils en enverraient, encore et encore, jusqu'à épuisement des ressources.
Black-Hole
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MacaDeb
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