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Le génie de la mort

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Message  Missiler Jeu 30 Juil - 10:53

Parfois on semble avancer vers la plus abyssale des solitudes. Il ne possède pas de lampe ni de magie, c’est l’index qui pointe au ciel. L’ingéniosité de l’autodestruction est un monstre terrifiant. Il me semble qu’il est possible à tout humain de s’autodétruire en une fraction de seconde. Du moins pour moi, je vois ma vie comme un vieux vélo aux roues tortillées qui s’en va vers des lieux qui je le sais seront beaux mais effrayants car il y aura toujours me semble-t-il au bout de mes neurones l’idée de la mort. Pas la mort qui vient au bout de la vie, la mort vécue. Je n’ai pas peur de la mort, ni de la mienne ou celle de ceux que j’aime. Je sais que nul n’est immortel, que j’aurai mal un jour du deuil cruel et qu’enfin l’instant se présentera, ce qui m’angoisse un peu, c’est la possibilité que j’ai aujourd’hui de démonter ma vie, mon être jusqu’à n’être qu’une loque humaine plus brisée que le bris même. Je pourrais à tout moment adopter l’attitude et le comportement de ma mort, laisser libre court à ma rage, dire mes méprisantes pensées, céder à mes plus répugnantes pulsions, faire le plus attention possible pour éviter la mort afin de mourir sans cesse au fil de mon propre génocide. Détruire la race, l’espèce d’homme que je suis par haine aveugle ou plutôt haine lucide du fait que je suis haïssable et qu’en plus, nous le sommes tous. Je ne tuerais personne, c’est trop compliqué et je n’envisagerais pas le suicide, c’est trop compliqué. Je m’abandonnerais à moi-même sans jamais voir ma nuit. Et tout s’écroulerait… le monde verrait l’ampleur de ma décrépitude et de ma déréliction dans cette déliquescence séduisante de la mort. À deux doigts de ma paume repose l’épée de mon interminable seppuku potentiel. Ma propre folie verrouillée est la lame d’un éventuel massacre constant de ma personne. Quand je regarde le ciel la nuit, la lune - je la trouve ravissante – enrobe mes yeux de l’idéologie centrale de ma littérature : la lumière dans les ténèbres. Mais ce dont je parle maintenant en serait le Ying, le point de ténèbres latent au milieu de ma lumière qui me rappelle qui je suis. Ce point qui prend toute la place au moindre étourdissement, la possibilité que mon cercle entier devienne ce point. J’ai l’intelligence meurtrière autant que créatrice, mes capacité cognitives sont assez élaborées pour faire de chacun de mes jours une lente et longue lancinante agonie mais pas dans l’inaction, pas comme un blessé sans secours attendant l’heure fatidique, pas comme un cancéreux en phase terminale tâtant la vie à la recherche du bout de ses souffrances, comme un homme lucide, ingénieux, expérimentant l’autodestruction comme le plus rigoureux des scientifiques. Un Einstein sombre, robe de faucheuse pour sarrau, poussant avec une délicate affection sa fin dans un landau macabre. Je ne veux pas mourir, je sais juste qu’à quelque part dans cette cervelle sur-stimulée se trouve une chambre tabou où je cultive sans le vouloir vraiment mais juste par excès de conscience le génie de la mort.


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MacaDeb
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