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Griffouillis (épilogue)
4 participants
Macadam :: MacadaTextes :: Vide-Poche
Page 1 sur 1
Griffouillis (épilogue)
Tu es lâche : rends-toi brave ! Tu es attaqué : défends-toi ! Il faudrait me convaincre que la lâcheté et la ruse ne sont pas les seules armes. Peu à peu j’ai appris à me plaindre. Je me suis convaincu que le rêve est l’arme des planqués. J’attends que les choses arrivent, j’attends qu’une main me lance pour voir le ciel. J’attends qu’ils décident, par caprice ou par jeu, d’une armistice ou d’un assaut. N’est-ce pas là un joli pied de nez à l’existence? Dormir, végéter, s’enraciner : ne rien faire ! Puisque tout autour de vous appelle le mouvement ! Ils nous ordonnent les grands tragédiens, les chefs d’orchestre ! “Dis ta tirade et casse-toi!” Quels fous sommes-nous d’en appeler aux muses ? “Dis ta tirade et casse-toi!” Déambuler, gesticuler, avec forces mimiques et le poumon poussé au maximum, il faut remplir la scène ! Vivez pour les couleurs les sons et les gestes et ces instants de grâce qui les suivent ! Vivez pour le silence recueilli qui suit toute mort. Cadavres en instantanés. Bêtement, un jour c’est accepter d’un jour ne plus. La conscience aigüe de toute fin est un obstacle à tout début. Rends-toi brave ! Défends-toi ! Expliquer, rationaliser, débattre ! La belle assemblée de bouffons ! J’entends autour de moi tant de belles âmes qui ne rêvent que de bravoure, tant de belles âmes fortes, sabres au clair ! Les bons samaritains se prostituent et se payent d’âmes fragiles. Ils ont de grands filets à papillons, les ongles crochus des biens intentionnés. Je ne suis pas fait pour leurs promesses. J’ai vu des hordes armées s’avancer sur la plaine, ils formaient des files bien droites, on n’en voyait plus qu’un seul casque. La brutalité des foules n’a d’autre résonance qu’un bruit de pas uniforme : les âmes lourdes comme les armures. La vie à deux-cent mille ! Les rats et leur instinct grégaire. J’ai vu les vagabonds, et comme ils mouraient bien sur les routes : ils se paient d’un soleil couchant, d’une main tendue qui n’a même plus honte, ils meurent comme un enfant malade, avec le sourire. Et chaque jour confronté aux prophètes, chaque jour convaincu de n’en être pas un, je cherche la poussière des espaces, les lueurs sèches des matins de liberté, froids, suspendus : sans promesses. Rends-toi brave ! Défends-toi ! Le mot est simple : je ne sais pas. Je ne sais rien. Je ne cherche pas à savoir ! Comme ils n’y comprennent rien, comme je n’y comprend rien, comme ils me crachent à la truffe, je pars, et j’en fait le choix. Les points d’exclamations sont les clous des cercueils. Les boîtes ont le ventre plein de révoltés : au moins je les crois indigestes.
Z 08 09 10
Z 08 09 10
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 32
Localisation : Centre
Re: Griffouillis (épilogue)
La brutalité des foules n’a d’autre résonance qu’un bruit de pas uniforme
Dans l'écriture aussi il faut se méfier du bruit des bottes, les mots planqués sont des mots aux ordres. Battre le pavé est infiniment plus facile que de gueuler tout seul du haut des tours des cathédrales. Quasimodo est un anarchiste.
Certaines œuvres s'écrivent à la barre-à-mine.
Nilo, encre noire..
Dans l'écriture aussi il faut se méfier du bruit des bottes, les mots planqués sont des mots aux ordres. Battre le pavé est infiniment plus facile que de gueuler tout seul du haut des tours des cathédrales. Quasimodo est un anarchiste.
Certaines œuvres s'écrivent à la barre-à-mine.
Nilo, encre noire..
_________________
... Tu lui diras que je m'en fiche. Que je m'en fiche. - Léo Ferré, "La vie d'artiste"
Re: Griffouillis (épilogue)
Je vais reprendre la totalité de tes 'griffouillis" parce que je suis certaine que dans ces puits de poche, il y a quelque chose de beau à puiser.
Je reviendrais donc ici avec mon seau plein
A suivre
Sylvie
Je reviendrais donc ici avec mon seau plein
A suivre
Sylvie
Re: Griffouillis (épilogue)
J'arrive avec mon seau :
Griffouillis
Zlatko le Sam 24 Juil
un carnaval à huit-clos.
le chien, le maître : même collier
Cette pauvre tragédie, cette plaisanterie obscène, c’est moi.
L’autre, par l’écriture, par la peinture, il gueule, il gueule,
il gueule et il s’en crève tout pareil.
Ma sueur, c’est la poésie.
Je prends ce premier griffouillis
où j'ai relevé certains passages
très forts qui parlent et expriment bien la débandade dans les
esprits poétiques.
J'ai vu cette plume s'égratigner contre la feuille comme les
pensées s'égratignent contre le crâne.
Une transmission de pensées de la tête à la main.
Griffouillis (extrait)
Zlatko le Mer 11 Août
elles me prennent au collet comme un chiffon.
L’écriture ne parle qu’à moi par vous, pour moi, entre moi,
au-dessous au-dessus de moi,
“les racines brûlent, les racines ont le parfum des souterrains
de prose”
La conscience de soi est une masse chevelue de poésie qui nous
écrase, dont les doigts griffus nous palpent la nuque ployée,
dont les éclairs frontaux nous étourdissent, et son ventre
gargouille comme un débarras plein de poussières d’astres, ses
veines courent sur les routes où les enfants, dans leurs petits
souliers de poésie, dans leurs pieds crades et solaires de
vagabonds, apprennent le désespoir.
2eme grifouillis
où la poésie et l'écriture deviennent un
ensemble étourdissant à souhait avec des images non moins
étourdissantes comme le premier extrait que j'ai relevé.
J'ai beaucoup aimé " souterrain de prose"
Le désespoir, c'est vrai qu'on le rencontre avec nos écrits et
les images se font denses, se fondent avec un univers bien précis
chez le poète.
Tu fais partie, aucun doute, des personnages qui ont la poésie
dans le sang, qui s'étripent mais qui rencontrent les obstacles ,
ces obstacles qui font qu'ils continuent, continuent à écrire.
Griffouillis (épilogue)
Zlatko le Ven 27 Août
Englué dans les paradoxes, le monstre humain est d’abord un être
de tristesse
J’entendais bien gémir les esprits de prose, grignotés par le
vent, étourdis par la lune
Avec le temps, avec l’espace qui s’additionne, le vieillard et
l’enfant se confondent et murmurent. Ils trônent et partagent le
sceptre, et leur peau et leur âme grise s’emmêlent, cadavres
désabusés, jugulés par les mêmes douleurs. Je n’ai plus su mon
âge
l’amour du mot, l’amour terrible du mot, est toujours un prélude
au mutisme.
3eme griffouillis
La tristesse mais pas celle qui est quand on
perd un proche mais celle qui est en permanence avec
l'esprit.Bien sur, me dira-t-on que la poésie n'est pas toujours
triste, mais si on y regarde de plus près, on peut se rendre
compte qu'elle n'est autre que notre vécu donc notre passé.
Mon ressenti à ce 3 eme volet.
Griffouillis (épilogue)
Zlatko le Jeu 9 Sept
j’attends qu’une main me lance pour voir le ciel
Ils nous ordonnent les grands tragédiens, les chefs d’orchestre !
“Dis ta tirade et casse-toi!” Quels fous sommes-nous d’en appeler
aux muses ? “Dis ta tirade et casse-toi!” Déambuler, gesticuler,
avec forces mimiques et le poumon poussé au maximum, il faut
remplir la scène !
Les bons samaritains se prostituent et se payent d’âmes fragiles.
Les points d’exclamations sont les clous des cercueils. Les
boîtes ont le ventre plein de révoltés : au moins je les crois
indigestes.
4eme griffouillis
Le dernier passage me donne le résumé de l'histoire car se poser
des questions est et sera toujours d'actualité même sous la forme
de réponse, le doute restera une question.
Résumé :
Il y a une foule d'idées dont certaines sont réellement à retenir
Il y a matière a écrire pas mal de pages sur le sujet qui est, si j'ai bien compris "l'écriture" sans banaliser mais THE écriture ce qui est différent hein?
Le titre d'un bouquin : Mes griffouillis
Le thème///Pourquoi j'écris et pour QUOI j'écris//
L'histoire sans ? devenus invisibles mais très présents
Je dis que tes écrits valent le coup d'être travaillés, d'être pour certains endroits développés et ensuite...direction l'édition et ça va le faire!
Sylvie
Griffouillis
Zlatko le Sam 24 Juil
un carnaval à huit-clos.
le chien, le maître : même collier
Cette pauvre tragédie, cette plaisanterie obscène, c’est moi.
L’autre, par l’écriture, par la peinture, il gueule, il gueule,
il gueule et il s’en crève tout pareil.
Ma sueur, c’est la poésie.
Je prends ce premier griffouillis
où j'ai relevé certains passages
très forts qui parlent et expriment bien la débandade dans les
esprits poétiques.
J'ai vu cette plume s'égratigner contre la feuille comme les
pensées s'égratignent contre le crâne.
Une transmission de pensées de la tête à la main.
Griffouillis (extrait)
Zlatko le Mer 11 Août
elles me prennent au collet comme un chiffon.
L’écriture ne parle qu’à moi par vous, pour moi, entre moi,
au-dessous au-dessus de moi,
“les racines brûlent, les racines ont le parfum des souterrains
de prose”
La conscience de soi est une masse chevelue de poésie qui nous
écrase, dont les doigts griffus nous palpent la nuque ployée,
dont les éclairs frontaux nous étourdissent, et son ventre
gargouille comme un débarras plein de poussières d’astres, ses
veines courent sur les routes où les enfants, dans leurs petits
souliers de poésie, dans leurs pieds crades et solaires de
vagabonds, apprennent le désespoir.
2eme grifouillis
où la poésie et l'écriture deviennent un
ensemble étourdissant à souhait avec des images non moins
étourdissantes comme le premier extrait que j'ai relevé.
J'ai beaucoup aimé " souterrain de prose"
Le désespoir, c'est vrai qu'on le rencontre avec nos écrits et
les images se font denses, se fondent avec un univers bien précis
chez le poète.
Tu fais partie, aucun doute, des personnages qui ont la poésie
dans le sang, qui s'étripent mais qui rencontrent les obstacles ,
ces obstacles qui font qu'ils continuent, continuent à écrire.
Griffouillis (épilogue)
Zlatko le Ven 27 Août
Englué dans les paradoxes, le monstre humain est d’abord un être
de tristesse
J’entendais bien gémir les esprits de prose, grignotés par le
vent, étourdis par la lune
Avec le temps, avec l’espace qui s’additionne, le vieillard et
l’enfant se confondent et murmurent. Ils trônent et partagent le
sceptre, et leur peau et leur âme grise s’emmêlent, cadavres
désabusés, jugulés par les mêmes douleurs. Je n’ai plus su mon
âge
l’amour du mot, l’amour terrible du mot, est toujours un prélude
au mutisme.
3eme griffouillis
La tristesse mais pas celle qui est quand on
perd un proche mais celle qui est en permanence avec
l'esprit.Bien sur, me dira-t-on que la poésie n'est pas toujours
triste, mais si on y regarde de plus près, on peut se rendre
compte qu'elle n'est autre que notre vécu donc notre passé.
Mon ressenti à ce 3 eme volet.
Griffouillis (épilogue)
Zlatko le Jeu 9 Sept
j’attends qu’une main me lance pour voir le ciel
Ils nous ordonnent les grands tragédiens, les chefs d’orchestre !
“Dis ta tirade et casse-toi!” Quels fous sommes-nous d’en appeler
aux muses ? “Dis ta tirade et casse-toi!” Déambuler, gesticuler,
avec forces mimiques et le poumon poussé au maximum, il faut
remplir la scène !
Les bons samaritains se prostituent et se payent d’âmes fragiles.
Les points d’exclamations sont les clous des cercueils. Les
boîtes ont le ventre plein de révoltés : au moins je les crois
indigestes.
4eme griffouillis
Le dernier passage me donne le résumé de l'histoire car se poser
des questions est et sera toujours d'actualité même sous la forme
de réponse, le doute restera une question.
Résumé :
Il y a une foule d'idées dont certaines sont réellement à retenir
Il y a matière a écrire pas mal de pages sur le sujet qui est, si j'ai bien compris "l'écriture" sans banaliser mais THE écriture ce qui est différent hein?
Le titre d'un bouquin : Mes griffouillis
Le thème///Pourquoi j'écris et pour QUOI j'écris//
L'histoire sans ? devenus invisibles mais très présents
Je dis que tes écrits valent le coup d'être travaillés, d'être pour certains endroits développés et ensuite...direction l'édition et ça va le faire!
Sylvie
Re: Griffouillis (épilogue)
Merci pour ce passage documenté et argumenté Sylvie. C'est agréable d'être lu comme ça, avec attention sans pour autant dénaturer la chose lue en la tronçonnant et en l'expliquant par des concepts abstraits sinon fumeux - ce que font les facs "littéraires". Ici ton oeil est aiguisé et attentif, j'apprécie.
Par contre quant à éditer quoi que ce soit, comme je le répondait à ma mère sur Facebook : j'attends d'avoir un déclic, pour l'instant je n'ai pas envie. Pas par préciosité, juste par ennui. Être lu et commenté comme tu viens de le faire me fait suffisamment plaisir.
Z.
Par contre quant à éditer quoi que ce soit, comme je le répondait à ma mère sur Facebook : j'attends d'avoir un déclic, pour l'instant je n'ai pas envie. Pas par préciosité, juste par ennui. Être lu et commenté comme tu viens de le faire me fait suffisamment plaisir.
Z.
Zlatko- MacadAccro
- Messages : 1621
Date d'inscription : 30/08/2009
Age : 32
Localisation : Centre
Re: Griffouillis (épilogue)
Je ne peux que saluer zlatko de nous livrer ainsi ce qui se passe là-haut ; un capharnaüm de tous les diables pour faire place nette et ôter la poussière des meubles.
Cela t'est sûrement utile, en plus, de nous en faire part.
Alors c'est le pied sous le pas d'un cheval
Dam.
Cela t'est sûrement utile, en plus, de nous en faire part.
Alors c'est le pied sous le pas d'un cheval
Dam.
Macadam :: MacadaTextes :: Vide-Poche
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