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Message  Balta Lun 10 Fév - 20:22

Jeans


Il avait lu quelque part que la taille du sexe d'un homme était déterminée par le quotient de la longueur de son index sur celle de son annulaire. Un ratio supérieur à un promettait une belle trompe, et inversement si le résultat était inférieur à un on était condamné à haïr les slips de bain jusqu'à la fin de ses jours. Dans le cas de Daniel cela s'était révélé vrai, et il n'avait pas mis un pieds à la piscine depuis le collège. Il n'avait pourtant pas renoncé à entretenir son corps, et ce soir là devant le miroir de la salle de bain il en était plutôt fière. Un mètre soixante-dix-neuf de muscles, sculptés à force de transpiration sur les ring de la salle de boxe du troisième arrondissement.
Une heure plus tôt, en revenant de l'entraînement, il avait trouvé Marie, sa femme, devant la télé, hypnotisée par un reportage sur les orques. Elle l'avait accueilli d'un baiser sur le front, et lui avait annoncé qu'elle était fatiguée et qu'il n'aurait qu'à la rejoindre au lit. Il s'était précipité dans la salle de bain, s'efforçant de masquer son excitation. Une fois sorti de la douche, il piocha parmi les innombrables crèmes qui tapissaient l'armoire, s'enduit le visage d'une lotion ré hydratante, se lava les dents en enfila un boxer Calvin Klein. Il se contempla une dernière fois dans le miroir, et satisfait, referma la porte derrière lui.
Dans la chambre, Marie, allongée sur le grand lit, respirait doucement. Juste au dessus de sa tête, trônait une photographie prise trois ans auparavant, alors qu'ils partaient en voyage pour la première fois. Elle les représentait dans une chambre richement meublée, en petite tenue. Au cours les trois jours qu'avait duré le voyage, ils n'avaient pas quitté le lit une seule fois. Il contempla pendant quelques instants le cliché, et Marie juste en dessous, qui dormait paisiblement.
Il se glissa dans le lit en faisant un bruit terrible et se colla contre elle. Elle  dormait en pyjama. Pas une nuisette en dentelle transparente: un pyjama deux pièces de garçon. Il resta de longues secondes immobile, à écouter sa respiration sans arriver à se décider. Elle cherchait son souffle, et remuait légèrement, comme pour trouver sa position. Quand il fût certain qu'elle ne dormait pas, il se serra encore plus contre elle, jusqu'à ce que la forme de son dos épouse parfaitement les contours de son torse, sa main droite se faufilant sous sa chemise de nuit pour lui caresser les seins tout en lui déposant aussi tendrement qu'il le pouvait des baisers dans le cou. Tout en opérant, il se demandait comment cette chorégraphie, auparavant si évidente, avait put devenir une telle épreuve. La réaction de Marie ne se fit pas attendre. Avec une douceur et une tendresse infinie, elle lui saisit la main qu'il avait posé sur ses seins et la reposa doucement sur ses hanches, puis, sans mot dire, elle lui déposa un long baiser sur le front et reprit sa position initiale, dos à lui.
Daniel, les joues en feu se laissa retomber sur le côté. A travers son caleçon de marque, son sexe tendu à lui en faire mal dessinait une bosse sur la mince couverture. Les minutes passèrent, il se demandait qu'est-ce qu'il pouvait bien se passer dans la tête de Marie, comment le lit éternellement moite et défait avait pu se transformer en modèle d'exposition puant la lessive et l'adoucissant, pourquoi le flacon d'huile d'amande douce avait été remplacé par une boîte de boules quiès.
Il attendait, les yeux grands ouverts dans la pénombre de la pièce. Il allait se passer quelque chose après ce énième fiasco. Elle allait se retourner lui annoncer que ce n'était plus possible, que quelque chose avait disparu, qu'il avait fait telle ou telle chose mal, et que cela avait tué la nuit. Mais rien de tout cela ne se produisit. Au bout de quelques minutes, sa respiration était de nouveau régulière, elle ne bougeait plus.
Il se leva du lit, les lattes craquaient faisant un boucan du diable. Il ouvrit violemment la double porte de la penderie, saisit basket jeans et veste en tissus qu'il enfila ostensiblement sans quitter le lit du regard. Elle ne bougea pas quand il franchit la porte de la chambre. Ainsi soit-il.

***

Ils habitaient chez lui, rue des Francs Bourgeois, à quelques blocs du Marais. Quand il franchit la porte de l'immeuble, il fût saisit par le contraste entre l'austérité de la chambre qu'il venait de quitter et l'ambiance orgiaque qui régnait sur le boulevard. Partout des fesses, en leggins, en mini jupe, des groupes de fêtards vociférant et tombant les bouteilles au goulot, des folles, des trans, tout ce beau monde moite de désir et de sueur, les yeux hagards, noyé dans la fumée des cigarettes. Et dire qu'il y a huit-cent ans, ces pavés imbibés d'alcool étaient le territoires de pieux Templiers, murés dans le silence et l'adoration d'une vierge. Ironie du destin, lui, Daniel, dernier des Templiers.
Il fît quelques pas et tourna à gauche, rue des Archives. Au détour de la rue il aperçut une tapin qu'il connaissait bien en pleine conversation avec un bonhomme court sur patte et rougeaud. Elle lui faisait son numéro, appuyée contre un mur, les paupières à moitié closes. Ses bourrelets et son prognathisme aigüe ne semblaient pas décourager l'homme, qui lui caressait les joues avec tendresse .Plus jeune, Daniel se demandait comment on pouvait en arriver à désirer des femmes aussi laides. Elles le dégoutaient avec leurs mamelles sans fin et l'odeur de vice qui traînait dans leur sillage. 
Quand il arriva à leur niveau, ils pénétraient dans l'immeuble, la femme devant, le petit homme derrière une main glissée entre ses deux cuisses. Le geste n'échappa pas a Daniel. Les poings serrés enfoncés dans ses poches, il repensait à Marie lui tournant le dos, hermétiquement enroulée dans sa couette. Sa chère Marie, sa tendre amie. Des images défilaient dans sa tête, pleines de sueur, de corps trempés.
Rue Sainte croix, il ne vit pas le feu rouge, et manqua de peu de se faire rouler dessus par une camionnette. Cela lui valut d'attirer l'attention d'une jeune femme sur le trottoir d'en face. Jeune, à peine vêtue d'un collant et d'un pull en cachemire, elle lui sourit alors qu'elle était en pleine discussion avec un autre homme. Elle avait les lèvres charnues, brillantes de gloss, et les dents les plus blanches qu'il n'ait jamais vu. Elle plaisantait, et son dos se cambrait sur ses cuisses serrées, faisant ressortir la courbure de ses seins. Son regard passait sans cesse de Daniel à son interlocuteur. Daniel secoua la tête comme pour se sortir d'un mauvais rêve, encore des images, irrésistibles, un collant qu'on baisse, la rondeur parfaites des jeunes fesses, des sensations dans ses mains aussi, un téton gonflé de sang qui coulisse entre ses doigts. Il n'en aurait fait qu'une bouchée. Mais Marie. Mais Marie. Putain de sainte.
Le feu passa au vert. Il ne traversa pas mais obliqua à gauche, rue de la Bretonnerie. Ses jambes le guidaient au hasard des obstacles. Lui fulminait, les jointures des doigts blanchies par la pression. Brutalement, apparu devant lui comme une évidence, un troquet bondé de monde, une enseigne portant l'inscription jeans en lettres bleues.

***

Ce bar il le connaissait comme sa poche. Tous les matins depuis des années, il allait y lire les pages sport du Parisien avant de rejoindre sa Mercedes. C'était le rendez-vous des travailleurs silencieux, venus chercher les quelques minutes de tranquillité qu'ils avaient été incapables de trouver chez eux, un havre de paix, troublé par les seuls bavardages de la machine à café et des gonds mal huilés de la porte.
Ce soir là l'ambiance y était scandaleuse. La table qu'il occupait le matin même, d'habitude si propre, était recouverte de cadavres de bouteilles de bière. Envolés les ouvriers du bâtiment taciturnes, avec leurs pantalons maculés de plâtre. A la place, des dizaines et des dizaines d'hommes, derrière les baies vitrées, sur la terrasse, jusque dans la rue.
Ils riaient fort, s'interpellaient, se touchaient, s'embrassaient dans une joyeuse cacophonie. Daniel était furieux. Il entra dans la salle bondée.
Au bar, un des hauts tabourets était resté libre. Il s'y assit et commanda un whisky double à qui il fit son affaire en quelques gorgées. L'alcool était bon. Il s'en fît servir un autre en tapant deux fois son verre vide sur le zinc. Le bar était rempli d'homosexuels. Il les observait sans émotions. Comment leur en vouloir. Ils partageaient certainement les mêmes aspirations que lui, les mêmes doutes. A la différence près qu'ils ne semblaient pas bénéficier de la même bienveillance de la part de mère Nature. L'anus en chou fleure, systématiquement. Le mépris des autres hommes. L'impossibilité de mettre leur amour au service d'un enfant. L'impossibilité d'être rassuré par le même enfant. L'instabilité et le doute, en permanence.
Cette précarité expliquait peut-être la présence de nombreux hommes relativement âgés. Daniel les observait attentivement, attablés avec des garçons trois fois plus jeunes qu'eux. Le crâne rasé pour dissimuler les ravages de la calvitie. Daniel estima que vu leur âge, ils avaient du être les précurseurs de la revendication homosexuelle. Ils avaient fait leur coming-out dans les années 60, abandonnant enfants et emplois. Ils avaient manifesté pour demander l'égalité des droits. Ils avaient investis les sauna Parisiens. Ils avaient survécu au sida, perdu amis et amants.
Tout ça pour se retrouver à l'aube de la vieillesse, sans famille, à trainer avec des jeunes tapettes arrogantes et friquées, des petits cons qui, croyant effrayer la ménagère, s'étaient transformés en folles branchées, avides de produits de beauté et de magasines de mode. Ils devenaient exactement ce que les multinationales avides attendaient d'eux: des ambassadeurs d'un jeunisme et d'une tendance esthétique fasciste basée sur l'élimination des reliefs, des imperfections, des asymétries.
Daniel acheva son verre sans cesser d'observer la clientèle. L'alcool lui montait à la tête. La colère et la honte avaient laissé place à une résignation froide, bien plus supportable. Dans ce bar les choses lui semblaient plus claires. Ceux qui subissent le désir, et ceux qui le suscitent. D'un côté Lise Charmel, les strings, Shakira, la petite du 5eme étage et le beau noir à côté de lui. De l'autre, le vieux pédé à la table d'en face, digne, dévoré de concupiscence, juste bon à payer des coups et à gratter une pipe pour son anniversaire. Et puis lui, Daniel, et sa Marie qui voudrait deux lits dans la chambre, au cas ou. Et puis les vieux libidineux, les gros, les moches de tous âges, les hommes mariés. Prisonniers de leur côté du désir.

Daniel se retourna, son verre vide ne l'était plus. Clin d'oeil du vieux barman. Celui-là était pour lui. Ainsi va la vie. Il était complètement détendu maintenant. Son regard dérivait dans la salle. Deux hommes attirèrent son attention alors qu'ils passaient la porte d'entrée. Ils avaient l'air ensemble, même s'il n'aurait su dire pourquoi. Peut-être l'attitude du premier, de loin le plus jeune, qui attendit patiemment son compagnon quand il en fût séparé par un groupe de folles. Dans cette ambiance leur intimité avait quelque chose de déplacé. Ils s'installèrent à une table isolée dans un coin du bar. Le plus jeune était odieusement beau. Des cheveux blonds coupés en brosse, un corps doré et musclé à peine recouvert d'un débardeur rouge échancré. Les autres hommes le dévoraient des yeux sous le regard indifférent de son compagnon. Celui-ci frôlait la soixantaine, ce qui ne l'empêchait pas de captiver l'attention de son jeune ami par un discours qui, à en juger par les éclats de rire de son auditoire, se devait d'être hilarant. Daniel ne réussissait pas à détacher ses yeux du couple. La scène était tendre, elle finissait de lui réchauffer le cœur.
Plusieurs minutes passèrent, pendant lesquelles Daniel sirota son Whisky, un sourire béat au bord des lèvres, puis le jeune homme se leva. Son regard croisa celui de Daniel juste avant qu'il ne dépose un baiser sur les lèvres de son compagnon. Une fraction de seconde qui suffit à le convaincre qu'il avait poussé l'indiscrétion trop loin. Il se retourna, et d'un geste fît comprendre au serveur qu'il voulait payer. Alors qu'il récupérait sa monnaie, une voix résonna à ses oreilles:
-"Tu m'offres un verre? »
Le jeune homme qu'il regardait une minute auparavant s'était glissé derrière lui. Il souriait sans bienveillance.
-"J'allais partir, répondit Daniel, pris au dépourvu.
- Je m'en doutais, c'est pour ça que je suis venu si vite. »
Il fît un geste en direction du comptoir, et deux cocktails apparurent devant eux.
-"Qu'est-ce que viens foutre un hétéro dans un bar pareil, à une heure pareil?"
Tout en parlant, il s'était accoudé au comptoir, obligeant Daniel à l'imiter pour lui faire face.
-"Je passais par là, je connais le bar, enfin je le connais le matin.
L'autre le regarda, avec l'air de réfléchir à un problème complexe.
-"Tu veux me sucer la queue? Derrière le bar il y a un endroit, on sera tranquille.."
Daniel resta s'étrangla. L'autre avait laissé sa question en suspens, la bouche entrouverte dans un sourire qui se voulait séduisant. Son visage était glabre, et ses lèvres roses et gonflées n'avaient rien à envier à celles d'une femme. Pour accentuer son effet, il se mit à les caresser lentement du bout de sa langue.
Daniel, tendu, reprit:
-"Ca ne m'intéresse pas, ma femme m'attends, depuis trop longtemps maintenant, j'y vais." Il fît mine de se redresser, mais le jeune homme le fît rassoir en appuyant délicatement une main sur son épaule.
-"Je suis désolé, je n'aurais pas du être aussi franc, on n'a pourtant cesse de me le reprocher. Tu n'as pas arrêté de me regarder quand j'étais avec Marc. Sans compter que tu es en train de te saouler dans ce qui est le temple de la plupart des pédés du Marais. Je me suis dit que tu cherchais de la nouveauté. Il se trouve que l'on revient de Vegas, ma petite langue en a appris de belles là bas, si tu voulais bien me laisser une chance, je ne te ferais pas de mal..
-Ce Marc, c'est ton copain? l'interrompit Daniel
-Mon mari! Figure toi que depuis trois semaines, mêmes les pédés ont le droit de se marier. C'est lui qui l'a voulu, moi j'étais contre, mais il est de l'ancienne école, il a milité toute sa vie pour ça. Le pire c'est que quand je te vois dans ce bar, je me dis que j'aurais peut-être du insister.
Il se met à rire, moqueur. Daniel serre ses clefs, de plus en plus fort.
-"Et ton mari, il ne risque pas de s'offusquer s'il nous voit partir ensemble?
L'autre se marre de plus belle:
-" Vous les hétéros vous me sciez. Ça fait 2000 ans que vous avez le droit de vous marier, et que vous vous tapez le même partenaire, vous avez découvert bien avant nous qu'amour et désire sont deux sentiments distincts, mais vous continuez à faire comme vous aurez toute votre vie envie de sauter la même femme. Marc est trop vieux pour me faire jouir. Il bande mou, et n'arrive plus à me pénétrer. Pire, il est à un âge ou il a de moins en moins envie de baiser. Et pourtant il m'aime, et je l'aime aussi. S'il m'avait dit de renoncer aux autres garçons, je l'aurais fait. Mais il n'a pas voulu me priver de ça, chuchota-t-il d’un air entendu en passant un doigt sur la paume de Daniel.

Daniel soutint le regard du jeune homme. Il avait les yeux rieurs, l’air vainqueur. Il ne se doute de rien, pensa-t-il. Il ne sait pas ce qu’il vient de faire. Ses doigts continuaient à courir sur le dos de sa main. Daniel se leva sans le quitter des yeux. Le type lui lança un regard entendu, et se dirigea vers l’arrière du comptoir en se dandinant théâtralement. Daniel le suivit, sa veste en jeans pliée sur le bras. 
Ils passèrent une série de portes qui le emmena dans une arrière cours sombre. Encadrée par quatre hauts mur mangés par le lierre, de minces rayons de lumière tombaient d’une petite lucarne au dessus de la porte. Sur le plus bas des murs, un gros chat gris les accueillit d’un miaulement contrarié. Ce fût le seul bruit qu’ils entendirent.
Le jeune homme se planta au milieu de la cours. Les deux pouces calés entre son jeans et ses hanches. Il regardait Daniel en souriant. Celui-ci plia soigneusement sa veste qu’il déposa sur une pile de cartons. Il retroussa ses manches et fît quelques pas vers le débardeur rouge. Celui-ci rit, et se pencha vers Daniel :
-« T’es pas très bavards, mais tu m’as l’air de savoir ce que tu veux, dit il, complice. »
Il commença à déboutonner la braguette de son jeans, lentement. Daniel se tenait debout, les yeux vides et rouges, immobile. Le dernier bouton sauta avec un petit bruit sec. Le jeune homme passa une main dans le boxer bleu et blanc, et en sortis son sexe, court et épais. Il entreprit de le caresser, son regard plongé dans celui de Daniel. Celui-ci ne bougeait pas, son regard passait lentement de sa tête à son sexe,  inexpressif. Un voile passa devant les yeux de l’homme qui continuait à se masser :
-« Eh bien qu’est-ce qu’il t’arrive, tu pense à ta femme c’est ça ? Laisse là où elle est, si elle s’était un peu occupée de ta queue tu n’en serait pas là ! ».

Daniel se raidit. Toujours silencieux, il ne bougeait pas. L’autre avait fini de sourire. Il leva des sourcils offusqués.  « Elle t’a aussi coupé les couilles à ce que je vois, j’ai pas de temps à perdre avec toi, ça m’apprendra à vouloir rendre service. ». Il remit en place son sexe, et peina à refermer les boutons. Daniel était entre lui et la porte. Il fît un pas de côté pour le contourner, mais vif comme l’éclair, la main de Daniel accrocha sa gorge. Il la tenait suffisamment fort pour l’empêcher de bouger, mais pas assez pour l’étrangler. Le garçon était terrorisé. Daniel, toujours silencieux se mit à serrer le fragile réseau de trachées qu’il tenait dans la main. L’autre hoquetait et ses jambes se débattaient faiblement. Il y eut plusieurs soubresauts, puis il se calma et glissa lentement au sol, comme un chiffon. Sur le mur, le chat gris regardait la scène. En quelques bonds il fût sur le toit de la maison voisine. Au loin il repéra une chatte grise. Il se dirigea vers elle à petit pas.
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